La police soudanaise avait assuré que deux personnes avaient été tuées le 17 janvier, lors de manifestations contre le régime dans la capitale Khartoum, alors que l'Association des professionnels soudanais avait de son côté fait état de trois personnes tuées, dont un médecin et un enfant.
"Nous nous excusons pour ce rapport erroné de la mort d'un enfant lors des manifestations de jeudi", a affirmé un comité de médecins membre de cette association en première ligne de la contestation au Soudan qui dure depuis le 19 décembre. Cette association regroupe également des professeurs et des ingénieurs.
"Cette erreur a eu lieu car nous avons fait confiance à une source sure, mais nous enquêtons à présent sur cela", a dit ce comité, tout en confirmant le bilan des autorités faisant état de deux morts jeudi.
Ce jour-là, la police a dispersé à l'aide de gaz lacrymogènes des centaines de manifestants qui marchaient vers la présidence à Khartoum pour demander le départ du chef de l'Etat Omar el-Béchir, tout en scandant "Liberté, paix, justice". D'autres rassemblements dans le quartier de la capitale Buri ont également été réprimés.
Depuis le 19 décembre, la vague de contestation au Soudan a fait 26 morts, dont deux membres des forces de sécurité, selon un bilan officiel. Des ONG internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International ont elles évoqué 40 morts dont des enfants et du personnel médical.
En plein marasme économique, le Soudan est secoué par des manifestations quasi quotidiennes depuis près d'un mois.
Déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, elles se sont transformées en contestation du pouvoir d'Omar el-Béchir, qui tient le pays d'une main de fer depuis un coup d'Etat en 1989.
L'Association des professionnels soudanais a appelé à une marche vers le Parlement soudanais dimanche à Omdourman, ville voisine de Khartoum, pour demander la démission du président Omar el-Béchir.
Elle a également annoncé la tenue de manifestations dimanche à Khartoum qui seront suivies de rassemblements nocturnes mardi dans la capitale et à Omdourman, et d'autres protestations jeudi dans tout le pays.
Avec AFP