La convention d’entreprise a ete signée entre la direction de ladite société et les représentants du syndicat des employés en 2016.
Ces employés disent être informés, le 14 mars 2019, de l'achat du groupe Millicom Tigo Tchad par Telecom Maroc.
Or, selon la loi en vigueur, en cas de vente d’une entreprise, les employés doivent être informés au moins deux mois à l’avance. Mécontents, les employés ont cessé toutes leurs activités le 25 mars dernier pour exiger l’application de la convention d’entreprise signée en 2016 entre les responsables syndicaux et ceux de la direction générale de Tigo.
La convention garantit leurs acquis sociaux en cas de vente de la société.
Au micro de VOA Afrique, quelques employés expriment leurs mécontentements : "Il y a eu des manœuvres dilatoires nous disant que ce n’est pas une vente donc il n’y a pas exécution de notre convention", explique un employé.
Pour le chargé de communication et relation publique de Millicom Tigo Tchad, Malloumi Moustapha Abakar, les négociations sont en cours et assure que le droit de tous les employés sera protégé.
"Tigo est une compagnie respectueuse des lois du pays dans lequel elle opère. Tigo a toujours placé ses employés au cœur de ses préoccupations, donc la direction générale est en train d’étudier ces doléances et nous espérons que pour le bonheur de tout le monde, une solution sera trouvée à l’amiable. Nous avons eu des garanties de Télécom Maroc que rien ne change. Ce qui va changer c’est la stratégie mais le reste va être sans changement, les gens vont être reconduits normalement".
Le secrétaire général de l’Union des syndicats du Tchad, Gounoug Vaïma Ganfaré, estime qu’il n’y a rien à négocier avec les employés. Il suffit simplement d’appliquer la convention.
"La direction de Tigo est en train de faire un peu du dilatoire. Nous oeuvrons simplement pour l’application de la convention. Parce que s’il y a vente, chacun des travailleurs peut aller là où il veut, mais ceux qui vont rester, il faut leur garantir au moins deux ans. D’abord dans un premier temps ils disent qu’il n’y a pas vente. Donc sur ce plan précis Tigo est en porte-à-faux. Elle n’a pas respecté la procédure. Normalement les travailleurs devaient même demander des dommages et intérêts. Il y a rien à négocier, tout a été prévu dans la convention. On ne négocie que quand quelque chose n’est pas prévu".
Installée au Tchad depuis 2005, Millicom Tigo est l’une des sociétés qui contribuent le plus à la réduction du taux de chômage des jeunes diplômés sans emploi.
L'entreprise est asphyxiée par des taxes exorbitantes. Les restrictions de l’accès du réseau internet imposé à tous les opérateurs de téléphonie mobile par le gouvernement tchadien depuis un an ont fait baisser considérablement son chiffre d’affaires.