"Nous sommes tous rassemblés à cause d'Arafat, c'est un monsieur à respecter. Bob Marley (mort le 11 mai 1981) a eu son 11 mai, nous, en Côte d'Ivoire, on a notre 12 août", a déclaré Amandine, 28 ans, sanglée dans un t-shirt noir à l'effigie de l'artiste, sur lequel on pouvait lire: "Arafat l'An 1".
Venus des différents quartiers d'Abidjan, les "Chinois" ont convergé vers le lieu de l'accident de moto où une stèle à sa mémoire a été construite.
"C'était l'artiste du peuple, d'où son nom le président de la Chine populaire", rappelle Kévin Kra, arrivé depuis l'aube sur place.
Pour Aicha Traoré, étudiante de 22 ans "Arafat DJ n'est pas mort, il est vivant", comme en témoigne selon elle ces milliers de personnes qui ont envahi la rue longue d'un kilomètre qui porte désormais son nom.
Né en 2003 dans les boîtes de nuit parisiennes, création de la diaspora ivoirienne, le coupé-décalé a fait fureur en Côte d'Ivoire, puis en Afrique de l'Ouest, avec ses sons électroniques et son rythme endiablé.
DJ Arafat, de son vrai nom Ange Didier Houon, est mort le 12 août 2019 des suites d'un accident de moto à Abidjan. L'annonce de sa mort avait donné lieu à des scènes d'hystérie parmi ses fans.
DJ Arafat avait été désigné "meilleur artiste de l'année" aux Awards du coupé-décalé en 2016 et 2017. Il avait aussi été distingué en 2012 "meilleur artiste africain" au Kora Music Awards, récompenses musicales panafricaines.