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Des ONG réclament un procès sur les massacre de 2009 en Guinée


La procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, rencontre des gens à Conakry, le 4 juillet 2015.
La procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, rencontre des gens à Conakry, le 4 juillet 2015.

Cinq ONG guinéennes et internationales ont réclamé jeudi la tenue l'an prochain du procès "emblématique" du massacre de septembre 2009 dans un stade de Conakry, où plus de 150 opposants avaient été tués et une centaine de femmes violées, alors que le processus judiciaire prend du retard.

Bien que l'instruction sur le massacre du Stade du 28-Septembre soit clôturée depuis fin 2017, "personne n'a encore été jugé en Guinée", ont indiqué dans un communiqué l'association de victimes Avipa, l'Organisation guinéenne des droits de l'Homme (OGDH), la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), Amnesty International et Human Rights Watch (HRW).

"Il est impératif que les juges soient nommés et qu'un calendrier soit établi. Ce sont les conditions pour que ce procès emblématique puisse s'ouvrir en 2019 et que ses 13 inculpés soient enfin jugés".

En avril, le ministère de la Justice a mis en place vendredi le "comité de pilotage" chargé de préparer le procès et composé de représentants des institutions judiciaires, de la police, de la société civiles, d'ONG et de la communauté internationale.

Alors que ce comité devait se réunir toutes les semaines, il ne l'a fait que deux fois en six mois, "faisant planer des doutes sur la tenue rapide d'un procès" pourtant "à portée de main", selon les ONG, qui "exhortent le comité à se réunir hebdomadairement".

Le 28 septembre 2009, des militaires avaient tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes, dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d'opposants à la candidature à l'élection présidentielle du chef de la junte de l'époque, Moussa Dadis Camara, selon une commission internationale d'enquête de l'ONU.

Moussa Dadis Camara vit en exil au Burkina Faso, où il a été inculpé en juillet 2015 par des magistrats guinéens pour son implication présumée dans le massacre.

Les cinq ONG ont demandé jeudi que le comité de pilotage prennent des dispositions pour sa participation au procès.

Son ancien aide de camp, Aboubakar Sidiki Diakité, dit Toumba Diakité, extradé du Sénégal vers la Guinée en mars 2017, fait également partie des prévenus.

"Juger les violences politiques n'est plus tabou en Guinée. L'ouverture sur le passé douloureux montre que la société guinéenne attend le jugement des auteurs des crimes politiques les plus récents et infamants et souhaite mettre fin à l'impunité totale dont bénéficièrent les auteurs de graves violations des droits humains pendant des décennies", a déclaré le président de l'OGDH, Abdoul Gadiry Diallo.

A l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance de la Guinée, le 2 octobre, la FIDH et Radio France Internationale viennent de publier un ouvrage, "Mémoire Collective, une histoire plurielle des violences politiques en Guinée", revenant notamment sur le massacre du 28 septembre 2009.

Avec AFP

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