Ces ONG internationales et syriennes, parmi lesquelles Oxfam et la fondation mise en place par le Prix Nobel de la Paix Malala Yousafzai, ont appelé à une augmentation nette des dons, à assurer davantage la protection des civils en Syrie et hors du pays et à un meilleur accès à l'éducation pour les enfants.
"Seule la fin du conflit et une solution politiquement négociée mettront un terme aux souffrances des Syriens, c'est pourquoi il est important que les gouvernements internationaux insistent pour obtenir des accords lors des pourparlers de paix pour la Syrie à Genève", a déclaré Jan Egeland, le Secrétaire général du conseil norvégien pour les réfugiés.
"Mais en attendant, il est impératif que nous investissions sur l'espoir, l'éducation et les moyens de subsistances de la population civile pour ouvrir la voie à un avenir plus stable", a ajouté Jan Egeland.
Parmi les Syriens réunis à Londres, nombreux se sont demandés s'il était judicieux de parler d'aide alors que la guerre continue de faire rage dans le pays.
"Pour moi, c'est un peu surréaliste de parler d'une école qu'ils vont bombarder", a déclaré Marcell Shehwaro de Kesh Malek, une ONG spécialisée dans les questions d'éducation.
Elle a appelé à l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne pour faire cesser les bombardements sur les établissements scolaires.
Des dirigeants du monde entier tenteront jeudi à Londres de réunir neuf milliards de dollars pour les 18 millions de Syriens victimes de la guerre, avec l'ambition d'endiguer la crise des réfugiés qui, du Moyen-Orient à l'Europe, pèse sur les pays d'accueil.
Cette guerre a contraint 4,6 millions de Syriens à trouver refuge dans les pays voisins (Jordanie, Liban, Turquie, Irak et Egypte), tandis que des centaines de milliers ont rejoint l'Europe, parfois au péril de leur vie.
De plus en plus d’enfants non accompagnés
D’autre part, depuis janvier, les enfants constituent plus d'un tiers des migrants qui tentent la traversée dangereuse entre la Turquie et la Grèce, une proportion en forte hausse, a déclaré l’Unicef.
Les chiffres de l’OIM pour 2015 indiquent que 114 026 mineurs accompagnés et non accompagnés sont arrivés en Méditerranée orientale, soit environ un sur sept des 847 084 migrants au total.
En janvier 2016, 19 781 mineurs accompagnés et non accompagnés sont arrivés, sur 62 193 migrants et réfugiés entrés en Europe par la Grèce, soit environ un migrant sur trois. Ils proviennent pour la plupart de la Syrie, l’Afghanistan et l’Iraq.
Décembre 2015 aura été le mois le plus meurtrier pour les mineurs, avec 82 décès d’enfants en Méditerranée orientale, dont un grand nombre en bas âge, selon un communiqué de l’OIM.
Dimanche, Europol a estimé que 10.000 enfants non accompagnés avaient disparu en Europe au cours des 20 derniers mois.
"Partout, c’est une situation très difficile", a déclaré à VOA Afrique le porte-parole de l’OIM, Leonard Doyle.
Et d'ajouter : "L’Union Européenne doit se focaliser sur les pays en conflit pour les aider à arriver à la paix (…) il faut soutenir les pays autour des pays en conflit pour que les réfugiés et les migrants restent là-bas et ne viennent pas en Europe."
Avec AFP