Alagie Darboe, un des responsables du Parti démocratique uni (UDP), parle de plus de deux dizaines de ses membres et sympathisants arrêtés par la police anti-émeute.
Selon lui, le nombre précis de personnes interpellées n'est pas encore connu.
"Nous n'avons toujours pas accès à eux. Nous ne savons pas où ils sont détenus et où ils ont été emmenés par la police", précise M. Darboe.
Des témoins rapportent que les pro-UDP s'étaient rassemblés lundi près du siège de la Haute Cour de Banjul, devant laquelle comparaissent près de 50 opposants arrêtés puis inculpés en lien avec des manifestations organisées les 14 et 16 avril en Gambie.
Ces pro-UDP ont été impliqués dans des heurts avec les forces de l'ordre déployées aux abords du tribunal, comme à chaque audience du procès des opposants, avant d'être interpellés quelques heures plus tard.
Un des témoins, Modou Jatta, a indiqué à l'AFP que les protestataires brandissaient des banderoles affichant notamment : "Nous voulons la fin de la dictature" et "Arrêtez les tueries".
D'après un autre, Mustapha Njie, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, qu'elle a ensuite pourchassés jusque dans une zone de banlieue. Certains manifestants ont riposté de jets de pierre, d'autres ont été battus par les policiers, a-t-il expliqué.
La Gambie est dirigée d'une main de fer par Yahya Jammeh, parvenu au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en 1994 puis élu en 1996, réélu tous les cinq ans depuis et candidat au scrutin présidentiel prévu en décembre.
Parmi les opposants détenus depuis mi-avril figure le chef de l'UDP, Ousainou Darboe. Tous sont visés par plusieurs chefs d'inculpation, dont rassemblement illégal, incitation à la violence et, désormais, complot. Ils ont tous plaidé non coupable.
Certains ont été arrêtés le 14 avril, après un rassemblement pour réclamer des réformes politiques, et les autres le 16, après une manifestation dénonçant la mort en détention, selon son parti et des défenseurs des droits de l'homme, d'un responsable de l'UDP, Solo Sandeng, appréhendé lors du rassemblement deux jours auparavant.
Avec AFP