Ces sept opposants, dont deux mineurs, ont été arrêtés le 16 décembre lors d'une marche dans la capitale organisée par le "G8", une coalition de partis, organisations et syndicats, formée pour s'opposer à la révision constitutionnelle, finalement adoptée lors d'un référendum controversé le 5 août.
Les cinq adultes ont été placés en détention et les deux mineurs mis sous contrôle judiciaire.
Ils ont comparu jeudi en "flagrant délit" devant le tribunal correctionnel pour répondre du chef d'inculpation de "violence contre la force publique", après avoir, selon l'accusation, exercé des violences contre des policiers lors de la marche, a affirmé à l'AFP cette source judiciaire.
Le parquet a requis trois ans de prison ferme. Le verdict doit être rendu jeudi soir.
Dans un communiqué publié mercredi, Amnesty International avait appelé à l'abandon des poursuites, affirmant qu'il s'agissait d'une "marche pacifique" et que "les activistes avaient été arrêtés pour avoir brandi l'ancien drapeau national du pays au cours de la marche".
"Cette infraction ne figurant pas dans les textes de loi du pays, le procureur a finalement retenu contre eux le motif d'utilisation de la violence sur des forces de sécurité", selon l'organisation de défense des droits de l'Homme.
La Mauritanie a inauguré le 28 novembre lors de sa fête nationale son nouveau drapeau et son nouvel hymne national.
Le nouveau drapeau se distingue de l'ancien, représentant un croissant et une étoile jaunes sur fond vert, par l'ajout de deux bandes rouges symbolisant le sang des "martyrs" de la résistance à la colonisation française.
Ces changements symboliques, approuvés lors du référendum, ont été définitivement adoptés en novembre par l'Assemblée nationale.
L'opposition dite radicale, qui a boycotté le référendum, avait dénoncé une "profanation" de la fête nationale, qualifiant le nouveau drapeu d'"enfant illégitime du viol de la Constitution".
L'opposition radicale a condamné le "passage en force" du président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a soumis à référendum la révision constitutionnelle, malgré son rejet par la voie parlementaire après son échec au Sénat, où le pouvoir était pourtant majoritaire.
Le président mauritanien a accusé de "trahison" les sénateurs opposés à cette révision, qui a notamment abouti à la suppression du Sénat.
L'un des meneurs de la fronde au Sénat, Mohamed Ould Ghadda, a été arrêté et inculpé de "corruption" en août, tandis que douze autres sénateurs, quatre journalistes et deux syndicalistes ont été placés sous contrôle judiciaire dans ce dossier.
Avec AFP