Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Des présumés tortionnaires algériens jugés en France


(AP)
(AP)

La tenue de ce procès sera d’autant plus importante que l'Algérie a adopté en 2005 une charte pour la paix et la réconciliation nationale qui interdit d’évoquer publiquement la guerre civile.

PARIS (Reuters) - Deux présumés tortionnaires algériens pendant les "années de plomb" seront jugés en France devant la cour d'assises du Gard, annoncent mardi des organisations de défense des droits de l'homme.

Hocine et Abdelkader Mohamed, deux frères qui résident en France, sont accusés de crimes de torture et de disparitions forcées commis au nom de la lutte antiterroriste dans la région de Relizane en Algérie dans les années 1990.

"C'est la première fois dans l'histoire que des Algériens vont être jugés pour des crimes commis durant les années noires" dans ce pays, déclare Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH).

Le renvoi des deux accusés devant une cour d'assises par une juge d'instruction de Nîmes (Gard) ponctue plus de dix ans de procédure judiciaire.

Une information judiciaire avait été ouverte à la suite de la plainte déposée en octobre 2003 par la FIDH et la Ligue des droits de l'homme (LDH).

Hocine et Abdelkader Mohamed ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, puis, en juillet 2013, le parquet de Nîmes a requis la mise en accusation des frères devant la cour d'assises.

La tenue de ce procès en France sera d’autant plus importante que l'Algérie a adopté en 2005 une charte pour la paix et la réconciliation nationale qui interdit d’évoquer publiquement la guerre civile qui a déchiré le pays, soulignent la FIDH et la LDH.

Dans ce contexte, toute démarche judiciaire visant à établir les responsabilités des crimes commis durant cette période est impossible en Algérie, ce qui explique le fait que les victimes se soient tournées vers la justice française.

Dans les années 90, l'Algérie a été en proie à une guerre civile opposant les services de sécurité, les milices armées par l’Etat et les groupes islamistes armés.

Les exécutions sommaires, les meurtres, les actes de torture, les viols, les enlèvements et les disparitions étaient devenus pratique courante et ont été perpétrés dans l’impunité la plus totale, soulignent les associations.

Les frères Mohamed sont accusés d'avoir commis des exactions et terrorisé la population lorsqu'ils étaient à la tête de milices de la région de Relizane, qui comporte 38 communes.

XS
SM
MD
LG