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Des proches demandent à la junte guinéenne de réhabiliter les victimes de Sékou Touré


Quelques victimes du massacre d'octobre 1971, au camp Boiro, à Kindia et à Kankan,exécutées sous le régime de Sékou Touré, qui a dirigé la Guinée de son indépendance en 1958 à 1984.
Quelques victimes du massacre d'octobre 1971, au camp Boiro, à Kindia et à Kankan,exécutées sous le régime de Sékou Touré, qui a dirigé la Guinée de son indépendance en 1958 à 1984.

A l'occasion du 50ème anniversaire du massacre d'octobre 1971, des proches de 70 Guinéens exécutés sous le régime de Sékou Touré ont demandé lundi au nouvel homme fort, le colonel Mamady Doumbouya, la réhabilitation et une sépulture digne pour les victimes.

Au moins 70 personnes, dont des ministres, des ambassadeurs, des magistrats, des hommes d'affaires, des industriels, des officiers de l'armée ont été fusillées dans la nuit du 17 au 18 octobre 1971 au camp Boiro, ainsi qu'à Kindia (130 km à l'est de Conakry) et à Kankan (600 km à l'est de la capitale), selon les familles des victimes.

Une cérémonie de lecture du Coran a réuni environ 300 personnes sur le site de l'ex-camp Boiro, une prison dans la proche banlieue de Conakry où étaient enfermés les opposants sous Sékou Touré, qui a dirigé la Guinée de son indépendance en 1958 à 1984.

Des parents des victimes portant des portraits des disparus et habillés de tee-shirts rouges proclamant "Plus jamais ça" ont pris part à la cérémonie, ainsi que des officiers représentant la junte et le Premier ministre de transition Mohamed Béavogui.

Ce dernier a appelé à "une Guinée nouvelle, qui sera basée sur une seule chose, la réconciliation". Il a rappelé les propos du colonel Doumbouya selon lesquels la justice serait "la boussole" sous son autorité.

Abdoulaye Conté, responsable de l'Association des victimes du camp Boiro, a invoqué la promesse de justice et de réconciliation faite par le colonel Doumbouya, désormais président de transition, et par les militaires qui ont pris le pouvoir par la force le 5 septembre.

Le colonel Doumbouya a multiplié les actes symboliques de réconciliation dans ce pays coutumier des brutalités politiques.

Les autorités précédentes avaient fermé le camp aux proches depuis deux ans, a dit Abdoulaye Conté, pour l'Association des victimes. "On ne faisait plus de cérémonie ici, elles nous avaient interdit d’accéder à l’intérieur de ce camp où il y a une fosse commune", a-t-il dit.

"Nous demandons que ces illustres victimes soient réhabilitées. (Elles) n'ont rien à faire dans des fosses communes", a-t-il dit. Il a préconisé l'aide de l'ONU pour exhumer les corps et les identifier.

"Que les familles puissent récupérer les restes et que des sépultures dignes" soient accordées aux disparus, a-t-il dit.

Sous la présidence de Sékou Touré, quelque 50.000 personnes ont été torturées, fusillées, pendues ou ont "disparu" en détention, selon des associations de victimes et organisations de défense des droits humains.

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