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Des réactions à Brazzaville après la condamnation de l'oppostion Okombi Salissa


ndré Okombi Salissa, ancien ministre, à Brazzaville. (VOA/Arsène Séverin)
ndré Okombi Salissa, ancien ministre, à Brazzaville. (VOA/Arsène Séverin)

La condamnation à 20 ans d'emprisonnement ferme de l'ancien ministre devenu opposant, André Okombi Salissa, pour atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat et pour détention illégale d'armes et munitions de guerre suscite de vives réactions à Brazzaville. Ses avocats ont fait appel à la Cour suprême.

Le professeur Charles Zacharie Bowao, un autre ancien ministre passé à l'opposition, et qui, comme André Okombi Salissa, est membre fondateur de l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), qualifie cette sentence de tragi-comédie.

"Parce que nous savons que c'est un innocent qui est condamné pour des raisons qui n'ont rien à avoir avec l'atteinte à la sûreté de l'Etat, il l'a prouvé. L'atteinte à la sûreté de l'Etat, c'est le chaos que nous vivons aujourd'hui à cause du pouvoir en place qui n'a pas pu tirer les leçons du passé, et se projeter de manière plus responsable et plus démocratique. Hier, c'était Jean Marie Michel Mokoko qui a écopé de 20 ans de travaux forcés, aujourd'hui c'est André Okombi Salissa. En réalité, le crime qu'ils sont commis, l'un et l'autre, c'est d'avoir été candidats à l'élection présidentielle anticipée de 2016".

Dans la société civile, les langues se sont également déliées. Roch Euloge Nzobo du Cercle pour les droits de l'homme et développement, compare ce procès, à celui de l'ancien président congolais Marien Ngouabi.

"Le nombre de prisonniers politiques ne font qu'agrandir. Aujourd'hui, nous avons un autre prisonnier politique qui est condamné sur la base d'un procès politique, nonobstant toutes les observations des avocats. Je ne voudrais pas entrer dans le débat politique, parce qu'il n'avait pas sa place ici. Quel que soit ce qui devait être arrivé ou être dit, l'objectif était de condamner monsieur Okombi Salissa et d'en faire un énième prisonnier politique. Ce qui est dommage pour notre pays", a-t-il dit.

Mais le juriste Christian Bouanga salue le courage du juge criminel qui a condamné un comportement délictueux d'Okombi Salissa, soutenant au passage un verdict qui fera, selon lui, école dans le pays.

"Naturellement ! Vous connaissez les drames qu'a connus notre pays. Il est clair que les personnes qui veulent utiliser la force physique ou celle des armes, comme moyen de pression politique, ne sont plus la bienvenue dans notre pays. Il y a eu un précédent pour des faits identiques pour lequel la condamnation était de 20 ans, le maximum prévu par la loi. Il n'y a pas de surprise particulière ou d'étonnement dans la mesure où il ne s'agit que d'une peine prévue par la loi".

Me Eric Yvon Ibouanga, l'un des avocats de Okombi Salissa, a confirmé à VOA Afrique, que la défense a fait jeudi, un pourvoi en cassation, sans réellement y croire.

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