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Des salles de cours au maraichage, le combat de deux étudiantes burkinabè


Alice Ouédraogo et Madeleine Delma sont à la tâche, Ouagadougou, le 9 mars 2022. (VOA/Lamine Traoré)
Alice Ouédraogo et Madeleine Delma sont à la tâche, Ouagadougou, le 9 mars 2022. (VOA/Lamine Traoré)

Au Burkina Faso, deux étudiantes en agro-économie se sont lancées dans le maraîchage. Avec cette activité, les deux jeunes dames arrivent à subvenir à leurs besoins. Elles estiment que la journée du 8 mars dédiée à la femme, doit être une opportunité de réflexion sur les conditions des femmes.

Dans l’un des bas-fonds marécageux, sortie Nord de Ouagadougou, Alice Ouédraogo et Madeleine Delma, deux jeunes étudiantes, 25 et 26 ans, sont à la tâche. Si elles ne sont pas dans les salles de cours, c'est ici qu'on les retrouve. Elles font le maraîchage.

"Le jardinage à Ouagadougou, on en rencontre mais pas ceux faits par des jeunes filles. Cela est parti d’un constat. Le manque de feuilles dans nos assiettes. L’an passé on a fait l’oignon et la tomate. Ça a marché mais pas trop. On a eu des problèmes d’eau. On s’est dit pourquoi ne pas se lancer à fond dans la culture maraîchère. On cultive l’amarante", affirme Alice Ouédraogo.

Et ce n’est pas aisé pour ses étudiantes d’allier les études à cette activité.

"Ce n’est vraiment pas facile. Mais on essaie de les coordonner. Souvent, c’est à nos heures de pause qu’on aménage. Pendant que certains rentrent chez eux à midi, nous on doit être là pour arroser et le soir c’est pareil. Souvent nous sommes les premières à venir au bas-fonds et les dernières à repartir. Et quand on quitte ici il faut aller sur le marché pour chercher à vendre; pour pouvoir payer nos intrants et pouvoir assurer l’entretien de nos plantes", explique Madeleine Delma.

Pour ce qui est de la célébration du 8 mars, ces jeunes étudiantes en agroéconomie pensent que les femmes doivent aussi se battre autant que les hommes.

"Les femmes aussi sont des hommes avec grand H. Elles doivent aussi se nourrir et avoir une autonomie financière. Il ne sert pas d’être femme juste pour le ménage. Il faut se battre pour soi-même, ses enfants et même pour son mari", a indiqué Alice Ouédraogo.

"Pour moi, le 8 mars, c’est une opportunité aux dames de penser à soi-même, à penser d’autres choses que de s’amuser... que de faire des choses sur TikTok, Facebook, que de commenter des choses inutiles. L’Etat fait des efforts, et c’est à nous aussi femmes de montrer à l’Etat qu’on veut avancer", a ajouté Madeleine Delma.

Ces deux femmes veulent à la fin de leurs études, agrandir leurs activités. Elles rêvent grand. Elles invitent les femmes, chacune dans son domaine, à impacter pour le développement de sa communauté.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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