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Des soldats français, britanniques et américains "surveillent" l'EI en Libye


Les unités militaires qui opèrent sous le gouvernement de Tripoli, lors de la célébration du 75e anniversaire de la création de l'armée libyenne à la place des Martyrs, Tripoli, Libye, 13 août 2015.
Les unités militaires qui opèrent sous le gouvernement de Tripoli, lors de la célébration du 75e anniversaire de la création de l'armée libyenne à la place des Martyrs, Tripoli, Libye, 13 août 2015.

Le chef de l'aviation des forces loyales au gouvernement basé de l'est libyen, non reconnu par la communauté internationale a annoncé jeudi que des soldats français, britanniques et américains étaient en Libye pour "surveiller" le groupe Etat islamique (EI). La veille la France a, pour la toute première fois, reconnu que trois de ses militaires étaient morts au cours d'une mission de reconnaissance dans ce pays.

"Des soldats français, américains et britanniques se trouvent sur la base de Benina" à Benghazi (est), a affirmé à l'AFP le général Saqr al-Jarouchi.

Ils seraient "environ 20 soldats" dont la mission consiste à "surveiller les activités de l'EI", mais "aucun pilote (étranger) ne combat à la place de nos pilotes et combattants".

Ce général a toutefois affirmé que d'autres militaires de ces trois pays "effectuaient ce même type d'intervention dans plusieurs autres bases et villes libyennes", dont Tobrouk (est), Tripoli et Misrata (200 km à l'est de la capitale).

Saqr al-Jarouchi dirige l'armée de l'air des forces du controversé général Khalifa Haftar, loyales à un gouvernement basé dans l'est libyen et concurrent du gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, dont la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.

L'affirmation du chef de l'aviation intervient au lendemain de l'annonce par la France de la mort de trois de ses militaires au cours d'un accident d'hélicoptère en Libye, où ils menaient une mission de renseignement dans l'est du pays auprès des forces conduites par le général Haftar.

Cette première reconnaissance officielle de la présence de soldats français en Libye a amené le GNA à accuser Paris de "violation" de son territoire.

Le GNA refuse l'implication de forces étrangères en Libye sans son consentement.

Le Pentagone avait indiqué en mai que de "petites équipes" des forces spéciales américaines se trouvaient en Libye pour "identifier les forces en présence".

Des journaux britanniques ont aussi évoqué la présence en Libye de forces britanniques spéciales qui conseillent les forces luttant contre l'EI.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices armées et minée par des luttes de pouvoir et des violences qui ont favorisé la montée en puissance des jihadistes de l'EI.

Des forces progouvernementales mènent depuis plus de deux mois de violents combats contre les jihadistes de l'EI dans leur fief à Syrte (450 km à l'est de Tripoli).

Ces forces ont annoncé jeudi avoir "avancé (...) sur deux fronts" à Syrte après avoir bombardé "par avion et à l'artillerie lourde" des positions de l'EI.

Douze membres des forces gouvernementales ont été tués et 70 blessés dans les combats de jeudi, a indiqué l'hôpital de Misrata.

La reprise de Syrte pourrait permettre au GNA de renforcer sa crédibilité alors qu'il peine à asseoir son autorité depuis son installation à Tripoli cette année.

Avec AFP

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