Jeudi après-midi, la télévision Labari a relancé ses programmes après 46 jours de fermeture. Avant elle, six autres groupes de radio-télévisions visés en juillet par la mesure fiscale ont repris leurs activités, certains au bout de quelques heures de suspension et d'autres après plus d'un mois.
Le fisc a retiré les scellés devant les sièges des organes concernés après l'engagement de leurs responsables de s’acquitter progressivement de leurs arriérés d'impôts, a souligné un membre de la Maison de la presse, une association des organes de presse du Niger. Mi-juillet, la Maison de la presse, s'était inquiétée de cette "série" de fermetures qui "met à mal la liberté de la presse au Niger".
En début d'année, les services des impôts avaient adressé des correspondances aux responsables des médias privés, en vue d'une "opération de contrôle fiscal" de "tous les impôts et taxes" pour les "exercices clos en 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018" ainsi que "les déclarations souscrites en 2018".
Plusieurs médias avaient été imposés sur la base de dizaines de millions de francs CFA (plusieurs dizaines de milliers d'euros), avait expliqué la Maison de la presse, qui a relevé "la fragilité" financière des entreprises de presse nigérienne. "Contrairement à des allégations (...), cette opération de contrôle fiscal n'a nullement comme objectif une remise en cause quelconque de la liberté de la presse ou de la liberté d'expression", avait dit la Direction générale de impôts.
Vendredi dernier, les autorités ont assuré qu'elles allaient apurer des arriérés du fonds d'aide à la presse de 250 millions de francs CFA par an (380.000 euros) qu'elles ne versaient plus depuis 2015.
Le Niger compte une dizaine de télévisions privées, une vingtaine de radios privées ainsi qu'une cinquantaine de journaux.
Avec AFP