Un détenu yéménite qui avait reçu la permission de quitter la prison militaire américaine de Guantanamo, où il a passé près de 14 ans, a décidé de rester dans le camp situé sur l'île de Cuba, a expliqué vendredi un porte-parole du Pentagone.
Mohammed Ali Abdullah Bwazir devait être transféré mercredi, mais a changé d'avis à la dernière minute, a expliqué Gary Ross.
"On ne peut pas évoquer les détails de la décision d'un détenu de ne pas accepter un transfèrement vers un pays tiers, à part relever qu'il n'a pas accepté l'offre de relocalisation", s'est cantonné à expliquer M. Ross.
Le prisonnier yéménite reste néanmoins sur la liste des personnes dont le transfert a été approuvé, et les responsables vont continuer à tenter de le faire quitter la prison créée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, a-t-on appris de même source.
La prison a accueilli jusqu'à 680 prisonniers à son pic d'activité en 2003. L'administration Obama cherche depuis 2009 à fermer cette prison controversée.
"Nous recommençons à essayer de négocier avec différents pays" pour son transfèrement, a souligné M. Ross.
L'avocat de M. Bwazir, John Chandler, a expliqué au Miami Herald que son client était devenu comme un personnage du film culte "Les évadés" (1995), qui ne pouvait plus s'adapter à la vie hors d'une prison.
"Il a été à Guantanamo si longtemps qu'il était terrorisé à l'idée de se rendre dans un pays autre que celui où il a de la famille", a-t-il raconté.
Un responsable américain de la Défense a confié, sous couvert d'anonymat, que le détenu de Guantanamo souhaitait être envoyé dans un pays arabisant.
D'après son dossier publié par le New York Times, Mohammed Ali Abdullah Bwazir aurait combattu dans les rangs de l'ancien chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden, plus précisément pour la 55e brigade arabe.
Le Pentagone a annoncé jeudi le transfert de deux détenus de la prison vers la Bosnie et le Monténégro, portant à 91 le nombre de prisonniers restant à Guantanamo.
Parmi eux, 34 ont vu leur transfèrement approuvé par les autorités. Les autres resteront incarcérés pour une durée indéfinie car jugés trop dangereux ou en attente de procès.
AFP