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Deux enfants migrants blessés par des tirs de la police croate


Un policier et un garde-frontière polonais patrouillent avec des policiers hongrois le long de la barrière temporaire à la frontière hongroise-serbe près de Roszke, 180 km au sud-est de Budapest, Hongrie, 13 octobre 2016.
Un policier et un garde-frontière polonais patrouillent avec des policiers hongrois le long de la barrière temporaire à la frontière hongroise-serbe près de Roszke, 180 km au sud-est de Budapest, Hongrie, 13 octobre 2016.

Venant de Bosnie, deux migrants de douze ans, un Afghan et un Irakien, ont été grièvement blessés mercredi soir par la police croate qui a ouvert le feu sur le véhicule qui les transportait et qui, selon les autorités, a tenté de forcer un barrage.

Mi-mai, une enfant Kurde de deux ans avait été tuée dans des circonstances similaires en Belgique, quand la police avait tiré sur une camionnette transportant des migrants.

La police a alors ouvert le feu avant de découvrir que deux enfants avaient été blessés par balle, parmi les 29 migrants principalement originaires d'Afghanistan et d'Irak qui y étaient embarqués, dont quinze enfants.

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Sept personnes ont été légèrement blessées en raison de la conduite du chauffeur qui est parvenu à prendre la fuite dans les bois environnants. Il était toujours recherché jeudi, selon le porte-parole.

"Gravement blessés", les enfants touchés par les tirs ont été hospitalisés à Zadar (sud) et sont "dans un état stable", a poursuivi Elis Zodan qui n'a pas donné plus de détail sur la nature des blessures. Selon les médias locaux, leurs jours ne sont pas en danger.

L'étape bosnienne

Le porte-parole a expliqué que le véhicule avait franchi illégalement la frontière. "Le conducteur a foncé sur la police", et "essayé deux fois de forcer le barrage", a-t-il insisté.

Cité par les médias croates, le Premier ministre de centre droit Andrej Plenkovic a annoncé une enquête, exprimé ses "regrets après l'incident qui a entraîné les blessures des enfants", mais a apporté son soutien aux autorités: "La police protège les frontières des migrations illégales".

"J'attends que la police continue a protéger la frontière des trafiquants d'être humains, dans ce cas en provenance de Bosnie-Herzégovine", a-t-il ajouté.

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Alors que la Serbie était auparavant l'étape privilégiée avant l'UE, la Bosnie est depuis quelques mois confrontée à un afflux croissant de ces voyageurs, souvent des jeunes hommes.

Ils tentent de trouver un itinéraire alternatif, la frontière entre la Serbie et la Croatie étant plus efficacement surveillée. Ils s'installent pour la plupart dans des campements de fortune, dans des conditions très difficiles.

Selon les autorités bosniennes, près de 5.000 de ces voyageurs sont entrés depuis le début de l'année dans ce pays dont le relief est extrêmement accidenté.

Les organisations humanitaires s'inquiètent de la gestion de ces populations survivant surtout grâce au soutien de bénévoles, d'ONG et d'habitants.

La Croatie, la Hongrie et la Bulgarie, premiers pays de l'Union européenne sur la route des migrants passant par les Balkans, ont été souvent critiquées pour la violence du traitement que leur réservent leurs policiers.

Plus de 80 morts en 2018

"La violence contre les enfants et les jeunes qui tentent de quitter la Serbie aujourd'hui, est une constante et elle est dans la majorité des cas exercée par des polices aux frontières d'Etats membres de l'Union européenne", avait dénoncé en octobre 2017 la mission de Médecins sans Frontières à Belgrade qui coordonne l'action de l'ONG dans les Balkans.

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont emprunté la route des Balkans en 2015, avant que l'Union européenne ne décide de leur fermer ses frontières en mars 2016.

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Toutefois, des centaines continuent chaque jour d'essayer de franchir clandestinement les frontières, dans des conditions souvent extrêmement dangereuses.

Selon un décompte effectué par MSF notamment à partir des informations parues dans les médias locaux, depuis le début de l'année, ce sont plus de 80 migrants qui sont morts sur cette "route des Balkans", entre la Turquie et la Slovénie.

Des décès imputables à des noyades, au froid, à des accidents de la route et à des violences diverses, a expliqué à l'AFP Stéphane Moissaing de MSF.

Avec AFP

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