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Deux morts après des troubles dans un quartier de Libreville


Des victimes des affrotnements entre policiers et forces de l'ordre prennent des soins medicaux dans une clinique à libreville, 31août ici 2016.
Des victimes des affrotnements entre policiers et forces de l'ordre prennent des soins medicaux dans une clinique à libreville, 31août ici 2016.

Des afforntements ont éclaté dans un quartier de Libreville, dans la nuit de jeudi à vendredi, causant la mort de deux hommes.

Le Gabon se trouvait vendredi sous haute tension avec la mort de ces deux civils morts par balles dans la capitale, des opposants toujours retenus, des troubles et des pénurie de nourriture qui menacent dans tout le pays. Le pouvoir refuse tout nouveau décompte des voix après la réélection contestée du président sortant Ali Bongo Ondimba.

Bekam Ella Edzang, étudiant en droit de 27 ans, est mort vendredi matin des suites d'une blessure par balles à l'abdomen après avoir été opéré à la polyclinique Chambrier dans le quartier de Montagne-Sainte.

"Il a été blessé jeudi soir vers 21H00 (20H00 GMT) à Nzeng Ayong par la garde républicaine qui a tiré des gaz lacrymogènes et des balles réelles", a indiqué à l'AFP devant l'hôpital un homme se présentant comme un ami d'enfance.

Un autre jeune, Axel Messa, 28 ans, a été tué par balles jeudi soir dans ce même quartier, le plus grand de la capitale. Le corps a été emmené vers la morgue par un véhicule de l'armée. Auparavant, la dépouille avait été portée dans le quartier sur un brancard de fortune par des habitants en colère, enveloppée dans le drapeau du Gabon.

"Ils ont trouvé mon fils devant la porte, sur la route. Une voiture noire est arrivée. Ils ont baissé la vitre, ils étaient deux, ils ont tiré deux coups", a déclaré sa mère à l'AFPTV.

Le ministre de l'Intérieur était injoignable pour confirmer ces deux décès, qui portent à cinq le nombre de victimes recensées depuis le début des troubles mercredi après-midi, juste après l'annonce de la réélection contestée d'Ali Bongo.

Entre 800 et 1.100 personnes ont été interpellées dans l'ensemble du pays, a indiqué jeudi le ministre de l'Intérieur.

A Nzeng Ayong, une dizaine de petites échoppes ont été pillées, a constaté un journaliste de l'AFPTV. La situation est aussi tendue dans les PK, les quartiers périphériques qui s'étendent le long de l'unique route nationale reliant Libreville au reste du pays.

"On a entendu des coups de feu toute la nuit. Les stations-service sont fermées, gardées par des militaires. Devant une boulangerie, des militaires assurent la sécurité pour qu'on ait un peu de pain", a détaillé à l'AFP Nicolas, un menuisier de la périphérie de la capitale.

La pénurie de pain menace à Libreville et les autres villes du pays, tout comme celle de produits frais, les transports étant paralysés. Une situation aggravée par les pillages massifs de commerces.

Des troubles ont éclaté à Lambaréné (centre), avait indiqué jeudi le ministre de l'Intérieur Pacôme Moubelet-Boubeyla, évoquant un barrage sur un pont. La mairie et d'autres édifices publics y ont été incendiés, d'après deux sources concordantes consultées vendredi par l'AFP.

A Port-Gentil, des jeunes protégeaient avec des barricades des magasins contre d'éventuels pilleurs dans plusieurs quartiers, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des jeunes ont aussi érigé des barricades sur les voies secondaires face aux forces de police vendredi dans la matinée. Ils lançaient des pierres vers les policiers qui répliquaient par des tirs de gaz lacrymogènes.

Des véhicules de police circulaient dans le centre de Port-Gentil en demandant par haut-parleur aux parents de dire à leurs enfants de ne plus barrer les routes.

A Libreville, 27 opposants, dont un ancien vice-président et deux anciens ministres, étaient toujours retenus vendredi à la mi-journée par les forces de sécurité au quartier général de Jean Ping, rival malheureux d'Ali Bongo à l'élection présidentielle.

Les "27" ont lancé, par l'entremise de leur avocat en France, un appel à la communauté internationale dénonçant "leurs conditions de séquestration" et "le hold-up électoral" commis par le régime.

Les opposants "demandent à la communauté internationale d'intervenir de toute urgence pour les sortir de là, leur seul crime étant d'être des opposants à un régime qui ne dispose plus d'aucune légitimité".

Des bérets verts de la garde présidentielle bloquaient toujours l'accès au palais présidentiel, avec hommes en armes et véhicules blindés.

Les Etats-Unis, la France et l'Union européenne ont demandé la publication des résultats de l'élection à un tour bureau par bureau, comme l'a réaffirmé vendredi sur RFI la responsable de la mission électorale de l'UE, Maria Gabryiel.

Le pouvoir gabonais refuse catégoriquement, invoquant la loi électorale du pays, qui ne prévoit pas cette procédure. Jeudi, le président gabonais Ali Bongo a qualifié ses adversaires de "groupuscules formés à la destruction".

Avec AFP

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