Ces deux hommes, le Nigérian Emeka Obi et l'Italien Gianluca Di Nardo, avaient demandé à bénéficier d'une procédure de jugement accéléré. Celle-ci se déroule à huis clos et permet des peines réduites d'un tiers en cas de condamnation.
Les deux prévenus ont donc été jugés en dehors du grand procès impliquant le groupe pétrolier italien Eni et le géant anglo-néerlandais Shell, ouvert au printemps à Milan.
La justice soupçonne que sur les 1,3 milliard de dollars versés par les deux groupes en 2011 pour l'acquisition d'une licence pour l'exploration du bloc pétrolier offshore OPL-245, 1,092 milliard de dollars étaient des pots-de-vin.
MM. Obi et Di Nardo ont été condamnés pour "corruption internationale" à quatre ans de réclusion, et à la confiscation de 98,4 millions de dollars pour le premier et de 21 millions de francs suisses pour le second.
Le parquet avait requis cinq ans de prison à leur encontre.
Selon l'accusation, M. Obi, propriétaire de la société Energy Venture Partners, aurait été chargé par l'ex-ministre nigérian du Pétrole, Dan Etete, de trouver un acquéreur pour OPL-245, un bloc qu'il s'était attribué en 1998, en la vendant à Malabu, une société qu'il détenait secrètement.
M. Di Nardo aurait mis en contact M. Obi avec Eni et son patron à l'époque, Paolo Scaroni, à travers l'homme d'affaires Luigi Bisignani.
Selon l'agence d'informations économiques italienne Radiocor, c'est paradoxalement Emeka Obi qui a conduit à l'éclatement de l'affaire en ayant cité devant la justice londonienne Dan Etete pour se faire payer sa commission. Il a obtenu gain de cause en 2013, obtenant 114 millions de dollars, dont 24 millions transmis à M. Di Nardo.
La prochaine audience dans le grand procès est prévu le 26 septembre.
Eni -acquitté mercredi à Milan dans un autre procès pour corruption en Algérie- et Shell contestent fermement toute corruption.
Outre les deux majors, 13 personnes comparaissent, dont Dan Etete, l'actuel patron d'Eni Claudio Descalzi, son prédécesseur Scaroni et d'autres dirigeants et cadres des deux groupes.
Avec AFP