Des hommes "ont attaqué ce dimanche une de nos positions à Almoustarat avec un véhicule piégé", et cet assaut a été "suivi d'une autre attaque avec des armes. L'armée a riposté", a déclaré une source militaire jointe dans le Nord.
Selon le correspondant de VOA Afrique sur place, le bilan provisoire est de 7 soldats tués, 17 blessés graves, 16 portés disparus, 3 pickups volés et des munitions emportés.
Le réseau téléphonique de la localité a été coupé, ce qui a rendu la communication difficile.
Malgré toute la force française de l'opération Barkhane a pu évacuer plusieurs blessés graves vers l'hôpital de Gao. Il faut signaler que ce n’est pas la première fois que la localité d’Almoustarate est attaquée par des hommes armés non identifiés.
Le 3 mai dernier, un camp de l'ONU à Tombouctou (nord-ouest) a été visé par des tirs d'obus, qui ont fait un mort et neuf blessés parmi les Casques bleus, selon la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). Cette attaque a été revendiquée par une alliance jihadiste récemment crée, le "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans".
Le 25 mars dernier, trois soldats maliens ont été tués et quatre autres blessés dans une attaque contre un poste de contrôle de l’armée malienne à Almoustarat.
Un axe important
Selon une source de sécurité malienne, l'attaque a été "menée par les terroristes" qui veulent pousser l'armée à "quitter la localité stratégique d'Almoustarat". Almoustarat est située à environ 160 km au nord de Gao, la plus grande ville de la région.
"C'est un axe important qui mène notamment au nord-est du Mali, et les islamistes et les trafiquants de drogue n'ont aucun intérêt de voir l'armée malienne sur place", a-t-elle expliqué.
Plusieurs groupes jihadistes, mais également des trafiquants de drogues et des contrebandiers, écument le nord du Mali.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur d'une rébellion touareg qu'ils avaient fini par évincer.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés et dispersés à la suite du déclenchement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Cependant, des zones entières échappent au contrôle des autorités maliennes comme à celui des forces étrangères. Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques se sont étendues depuis 2015 vers le Centre, puis le Sud.
Kassim Traoré, correspondant à Bamako