Au lendemain de l'attaque sur une plage de Hourghada qui a également blessé quatre touristes, les mesures de sécurité ont été renforcées, avec des patrouilles sillonnant les rues de la station balnéaire et des membres de la sécurité postés devant des hôtels.
Cette attaque, la première contre des touristes depuis janvier 2016, risque de porter un nouveau coup au tourisme en Egypte, cible ces dernières années d'attentats meurtriers de groupes extrémistes dont l'organisation Etat islamique (EI), contre les forces de l'ordre, les touristes et la minorité chrétienne.
Selon des sources judiciaire et sécuritaire, l'assaillant arrêté après son attaque, a avoué avoir "épousé les idées jihadistes" lors de son interrogatoire par le parquet et la sécurité nationale.
Une source de sécurité l'a identifié comme "Abdel Rahmane", âgé de 28 ans et originaire de la province de Kafr al-Cheikh dans le Delta (nord).
Après plusieurs heures de flottement sur la nationalité des victimes, le ministère allemand des Affaires étrangères a confirmé que les deux femmes tuées dans l'attaque était de nationalité allemande.
"Nous avons à présent la triste certitude que deux touristes allemandes ont perdu la vie", a indiqué une porte-parole du ministère. "Au vu des informations dont nous disposons, l'attaque visait des touristes étrangers, un acte particulièrement sournois et criminel, qui nous bouleverse et nous met en colère".
"Nous sommes profondément attristés par l'assassinat des deux femmes allemandes à Hourghada, notre compassion va à leurs familles", a indiqué dans un tweet le porte-parole de la chancelière Angela Merkel.
- 'Les gens criaient' -
L'attaque, qui n'a pas été revendiquée, a également fait quatre blessées dont deux Arméniennes et une Tchèque selon les autorités des deux pays.
Dans un premier communiqué, le ministère de l'Intérieur égyptien avait affirmé que l'assaillant avait "atteint la plage privée d'un hôtel de Hourghada où il a commis son crime en nageant depuis une plage publique voisine".
Rafic Rushdi, propriétaire d'un magasin dans un hôtel voisin de celui visé par l'attaque, a déclaré: "J'étais assis dans mon échoppe quand nous avons entendu les gens crier. Nous sommes sortis en courant et on nous a dit que quelqu'un avait nagé vers l'hôtel à côté et qu'il visait des étrangers".
"Il a tué deux femmes puis a couru vers notre hôtel. Il criait qu'il ne visait pas les Egyptiens lorsque des Egyptiens sont intervenus pour l'arrêter".
En janvier 2016, trois touristes européens avaient été blessés, également à Hourghada, dans une attaque à l'arme blanche commise par des assaillants soupçonnés de sympathie avec l'EI.
Cette station balnéaire de la péninsule du Sinaï, dans l'est de l'Egypte, est très prisée des vacanciers européens, et la sécurité dans les sites touristiques avait été renforcée à la suite des attaques meurtrières des dernières années.
Le 31 octobre 2015, la branche égyptienne de l'EI a revendiqué un attentat à la bombe ayant coûté la vie aux 224 occupants d'un avion russe transportant des touristes russes après son décollage de Charm el-Cheikh, station balnéaire située dans le sud du Sinaï.
La Russie a depuis suspendu ses vols en Egypte.
- Etat d'urgence -
Depuis la destitution en 2013 par l'armée égyptienne du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, des groupes extrémistes ont multiplié les attentats visant les militaires et les policiers principalement dans la péninsule du Sinaï.
Le même jour de l'attaque de Hourghada, cinq policiers égyptiens ont été tués par balles au sud du Caire par trois hommes non identifiés qui ont réussi à fuir.
Il y a une semaine, l'EI a revendiqué une attaque dans le nord du Sinaï ayant coûté la vie à 21 policiers, tandis que le groupe islamiste Hasam a revendiqué le même jour le meurtre d'un officier de police au nord du Caire. La police accuse Hasam d'être affilié aux Frères musulmans, mouvement considéré comme "terroriste".
Après un double attentat suicide en avril dernier revendiqué par l'EI contre deux églises coptes (45 morts), le président Abdel Fattah al-Sissi a déclaré l'état d'urgence pour trois mois, prolongé en juillet.
Avec AFP