Avant de prendre le pouvoir, Paul Kagame était le chef rebelle du Front patriotique rwandais (FPR) qui avait mis fin au génocide des Tutsi en 1994 par des extrémistes hutu (environ 800.000 morts selon l'ONU).
Il a fait ensuite de son pays une puissance économique régionale soutenue par les Etats-Unis, même si les relations avec Washington se sont tendues ces dernières années en raison de la volonté de M. Kagame de rester au pourvoir.
Il était dimanche l'invité de marque de la conférence annuelle de l'Aipac (American Israel Public Affairs Committee), le premier lobby américain pro-israélien, devant lequel il a vanté la réussite de l'Etat d'Israël, né après l'Holocauste de la Seconde guerre mondiale.
Devant un auditoire enthousiaste, M. Kagame a promis l'amitié du Rwanda à l'Etat hébreu et aux Américains juifs.
"La sécurité des peuples qui ont été un jour pris pour cibles pour être exterminés ne pourra jamais être seulement matérielle", a lancé le président rwandais.
"Tant que nous ne vaincrons pas toutes les idéologies qui justifient les tueries au nom du patriotisme, notre monde ne sera jamais vraiment en sécurité. Ni pour nous, ni pour quiconque", a-t-il souligné sous un tonnerre d'applaudissements.
Paul Kagame s'était rendu en Israël en 2008 et, devant l'Aipac, il s'est clairement posé en "ami" et en allié de l'Etat hébreu.
"Ensemble, avec des amis comme les Etats-Unis, nous devons appeler à une solidarité mondiale revigorée contre les dangereuses tentatives qui visent à nier le génocide et à banaliser les victimes", a-t-il encore plaidé.
"Israël a le droit d'exister et de prospérer comme un membre à part entière de la communauté internationale", a souligné le président rwandais. "Ce n'est pas une atteinte aux droits d'un autre peuple", a-t-il ajouté en allusion au sort des Palestiniens avec lesquels Israël est en conflit depuis 70 ans.
Les relations entre Israël et l'Afrique n'ont pas toujours été faciles.
Par le passé, nombre de mouvements politiques africains contre la colonisation européenne s'identifiaient à la lutte des Palestiniens et Israël a longtemps soutenu l'ancien régime d'apartheid en Afrique du Sud.
Mais l'Etat hébreu s'est beaucoup activé diplomatiquement et économiquement sur le continent et a noué des relations politiques et commerciales avec des pays comme le Rwanda.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est rendu l'an passé dans quatre pays africains, dont le Rwanda, et il devrait rencontrer en octobre une trentaine de dirigeants au cours d'un sommet Afrique-Israël au Togo.
Avec AFP