Ce texte devait être adopté dans la foulée d'une visite dans la région du Conseil de sécurité début mai.
"Pour que justice soit faite, il doit y avoir une véritable enquête" sur la crise ayant vu fuir quelque 700.000 musulmans rohingyas au Bangladesh depuis l'été 2017, avait alors déclaré Karen Pierce, ambassadrice britannique à l'ONU. Elle avait évoqué deux possibilités: une enquête par la Birmanie ou une saisie de la Cour pénale internationale (CPI).
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Le texte britannique, auquel a eu accès l'AFP et qui circule depuis la semaine dernière, souligne l'importance d'une "enquête crédible et transparente" sur les violations des droits de l'Homme.
Premier soutien de la Birmanie, la Chine a proposé lundi d'amender la déclaration en supprimant toute mention évoquant des enquêtes ou des responsabilités. Ses changements affirment "la nécessité de se pencher sur les racines du problème", en appelant à des investissements pour obtenir "la stabilité via le développement" dans l'Etat Rakhine (ouest).
Selon des diplomates, Londres, Paris et Washington ont rejeté les amendements chinois et des négociations se poursuivent.
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Mardi, quatre ONG, Human Rights Watch, Amnesty International, Fortify Rights et The Global Center for Responsibility to Protect, ont réclamé une résolution sur la saisie de la CPI pour crimes contre l'humanité commis en Birmanie. "Il est évident que les autorités birmanes ne peuvent se juger elles-même", a relevé Param-Preet Singh de HRW lors d'une conférence de presse à l'ONU.
Depuis le début de la crise, le Conseil de sécurité n'a jamais adopté de résolution, se bornant à réclamer à la Birmanie, comme en novembre dans une déclaration, l'arrêt de ses opérations militaires, un accès humanitaire sans restriction et le retour des réfugiés rohingyas.
La Birmanie a rejeté les accusations de nettoyage ethnique, affirmant n'avoir cherché qu'à neutraliser des extrémistes rohingyas.
Avec AFP