Le gouvernement en place à Damas sera représenté par l'ambassadeur de Syrie à l'ONU, Bachar al-Jaafari.
Le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l'opposition, sera lui représenté par le cardiologue Nasr al-Hariri et l'avocat Mohammad Sabra.
Le grand ordonnateur de cette quatrième série de pourparlers qui débute jeudi sera l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, 70 ans, spécialiste des missions difficiles.
Contrairement aux trois précédentes sessions qui se sont tenues en février, mars et avril 2016, il espère cette fois que les deux camps accepteront de se parler en direct, autour d'une même table.
La situation sur le terrain en Syrie a toutefois bien changé depuis que les deux délégations se sont retrouvées pour la dernière fois à Genève.
Le régime de Damas, appuyé par ses alliés russe et iranien, a repris Alep, fief de l'insurrection dans le Nord, et l'opposition ne contrôle plus, selon des estimations, que 13% du territoire.
Même la Turquie, soutien de longue date de l'opposition, semble avoir adouci sa position et s'est rapprochée de Moscou.
Les Etats-Unis, autre soutien de l'opposition, semblent hésiter sur la politique à suivre en Syrie depuis l'arrivée de Donald Trump.
- Transition politique -
Quoique affaiblie, l'opposition maintient ses exigences sur une cessation effective des hostilités et sur une "transition politique", qui signifie pour elle un départ du président syrien Bachar al-Assad.
"Les obstacles sont clairs, notamment sur le fait qu'il n'y a aucun progrès dans la consolidation du cessez-le-feu", a déclaré Yehya Aridi, un des conseillers du HCN.
La Russie, la Turquie et l'Iran ont réussi fin décembre à imposer une trêve qui, malgré des violations répétées, a permis de réduire l'intensité des combats en Syrie.
Toutefois, depuis quelques jours, les forces gouvernementales bombardent les positions rebelles près de Damas et dans la province de Homs (centre).
L'opposition dénonce un "message sanglant" destiné à saboter les négociations de Genève.
La question du départ du président Assad reste la principale pomme de discorde entre les deux camps. Le régime est prêt à accepter des élections une fois la paix revenue, mais refuse de discuter du sort du chef de l'Etat comme l'exige l'opposition.
Pour le gouvernement, "c'est Assad ou personne d'autre", a déclaré M. Aridi. "Cette règle du 'tout ou rien' entrave toute chance de solution politique".
La Turquie, pourtant soutien indéfectible de l'opposition, a déclaré le mois dernier qu'il n'était plus "réaliste" de chercher une solution en excluant le président Assad.
Et l'opposition a l'impression de naviguer à vue avec la nouvelle administration américaine.
"La position du président (Donald) Trump sur la Syrie et le Moyen-Orient n'est pas encore claire", a déploré le porte-parole du HCN, Ahmed Ramadan.
Une source diplomatique américaine a réaffirmé mercredi que "les Etats-Unis restent engagés dans la recherche d'une solution politique au conflit syrien".
M. Ramadan veut croire encore qu'un départ du chef de l'Etat syrien est possible avant la tenue d'élections sous l'égide de l'ONU.
"Cette session sera centrée uniquement sur le processus politique. Il existe une chance de progresser s'il y a une véritable interaction entre l'ONU et les pays impliqués dans ce processus", a dit M. Ramadan aux journalistes à Genève. "Même les Russes lors de nos dernières rencontres nous ont assurés qu'ils n'étaient pas concernés par le sort de Bachar al-Assad, mais par le destin de la Syrie et l'avenir de l'Etat syrien."
Avec AFP