Ce cacique de l'ancien régime tunisien avait fui la Tunisie en jet privé en janvier 2011 pour atterrir à Montréal avec son épouse et leurs quatre enfants.
Il avait perdu son statut de résident permanent en 2012 et avait immédiatement demandé l'asile au Canada, disant craindre pour sa vie en Tunisie, selon des audiences du tribunal de l'immigration.
Cette demande avait été déboutée en janvier 2015 et le 14 avril 2016, les autorités canadiennes de l'immigration avaient officiellement conclu qu'il n'encourrait aucun risque à revenir en Tunisie, selon un jugement en date du 26 mai de la cour fédérale canadienne, consulté jeudi par l'AFP.
Rendez-vous lui avait été fixé le 24 mai 2016 par l'Agence des services frontaliers du Canada afin de préparer son expulsion, prévue une semaine plus tard.
De l'avis même de son avocat, M. Trabelsi "n'est plus joignable", a déploré la cour fédérale canadienne, dans son jugement.
Jusqu'à sa disparition, le richissime homme d'affaires résidait dans un appartement cossu de Montréal.
Après la chute du régime, les autorités de Tunis avaient demandé à Ottawa d'arrêter M. Trabelsi, le considérant comme responsable d'un clan à l'origine d'importants détournements de fonds publics.
Frère de Leïla Trabelsi, épouse de l'ex-président, au pouvoir de 1987 à 2011, M. Trabelsi était un homme d'affaires incontournable sous le régime Ben Ali.
"Il est réputé pour avoir été impliqué dans une corruption de grande ampleur, du remaniement de la Banque de Tunisie à l'expropriation de biens et l'extorsion de pots-de-vin", selon un câble diplomatique de juin 2008 de l'ambassade des Etats-Unis à Tunis que Wikileaks avait publié trois ans plus tard.
Cette note recensait les biens du membre le plus célèbre de la famille Trabelsi: compagnie aérienne, hôtels, station de radio, usine d'assemblage automobile ou intérêts dans l'immobilier.
Avec AFP