Dans les mois qui ont suivi la révolution, la Tunisie a saisi des entreprises, des biens immobiliers, des voitures de luxe ou encore des bijoux appartenant à Ben Ali, son épouse Leila Trabelsi, leur famille et des dizaines de proches, dont de nombreux hommes d'affaires.
Seule une partie des biens a pour l'instant été revendue, notamment lors d'une exposition-vente fin 2012.
"Depuis 2011, nous avons vendu pour à peu près 1,5 milliard de dinars (dont) à peu près 1 milliard (environ 450 millions d'euros) est rentré dans les caisses de l'Etat, parce que les autres 500 millions ont servi à payer les dettes", a déclaré M. Chaker à la presse.
Ces recettes ont été intégrées dans le budget public et permis à l'Etat d'emprunter moins d'argent, s'est félicité le ministre, tout en reconnaissant "des lenteurs" dans le processus.
"Ce n'est pas un sujet facile, nous faisons de notre mieux. Ce que je peux vous dire, c'est qu'au cours du second semestre 2015 nous avons accéléré la cadence de gestion de ces biens confisqués et nous essayons par tous les moyens de ramener le maximum de recettes vers les caisses de l'Etat", a-t-il assuré.
Parmi les difficultés figurent, selon le ministre, la nécessité que les biens aient des papiers en règle -ce qui n'est pas toujours le cas- et qu'il soit procédé à des expertises et des appels d'offres.
"Il y avait beaucoup de voitures dont nous n'avions pas les clés, dont les cartes grises sont encore au nom des propriétaires", a argué M. Chaker.
Le régime de Ben Ali, premier président à avoir été renversé par le Printemps arabe, était gangrené par la corruption et le népotisme. L'ex-dictateur vit depuis janvier 2011 en exil avec sa femme en Arabie saoudite.
Avec AFP