Selon l’acte d’accusation, M. Mbemba, qui se trouve actuellement en France, s'est rendu complice de "détention illégale d'armes de guerre" et a voulu "organiser une insurrection populaire" courant 2013.
"Il n’y a jamais eu d’armes dans cette affaire. Rien n’a été trouvé, il n’y a pas eu de scellés durant ce procès", a plaidé son avocat Me Alphonse Dianguitoukoulou, qui a précisé que son client "est allé s’installer en France pour des raisons de santé".
Deux autres coaccusés de M. Mbemba, eux aussi jugés par contumace, ont été condamnés à la même peine par la chambre criminelle de Brazzaville.
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Quatre autres accusés qui ont comparu, dont un officier de police et un autre de gendarmerie, ont écopé chacun de cinq ans et deux mois d’emprisonnement.
Leurs peines sont presque exécutées car ils sont détenus depuis 2013. "Il leur reste un ou deux mois pour recouvrer leur liberté", a affirmé le président de la chambre criminelle Christian Oba, ajoutant que tous les accusés ont trois jours pour faire appel.
Proche parmi les proches du président Denis Sassou Nguesso, Jean-Martin Mbemba a été de tous ses gouvernements entre 1997 et 2012.
Depuis 2012, il présidait la Commission nationale des droits de l’homme, qui ne siège presque jamais.
Sa condamnation intervient après celle du général Norbert Dabira à cinq ans de prison ferme le 19 mai, également pour atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat.
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Ancien inspecteur des Forces armées congolaises (FAC), le général Dabira, 68 ans, était accusé d'avoir voulu "recruter au moins deux tireurs d’élite pour abattre l’avion du président Denis Sassou Nguesso", selon l'acte d'accusation.
Le général Dabira avait nié mais ses avocats ne se sont pas pourvus en cassation.
Enfin, le général Jean-Marie Michel Mokoko, 71 ans, ancien chef d’état-major et ancien conseiller du président Sassou Nguesso, a été condamné à 20 ans de prison début mai pour "atteinte à la sécurité de l’État".
Ancien candidat à la présidentielle de mars 2016, le général Mokoko a qualifié son procès de "règlement de compte politique". Ses avocats ont annoncé leur intention de saisir la Commission africaine des droits de l'homme et le Groupe de travail des Nations unies contre la détention arbitraire.
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Ils ont aussi demandé au Fonds monétaire international (FMI) de subordonner l'accord de relance économique récemment conclu avec Brazzaville à la "cessation de la répression des opposants politiques" dans ce pays.
Un autre candidat à la présidentielle de 2016, André Okombi Salissa, arrêté en janvier 2017 également pour "atteinte à la sécurité intérieure de l’État", attend la date de son procès.
Avec AFP