Ce texte, daté de mardi et signé par Omar Ali Ewado, le président de la LDDH, évoque "une attaque coordonnée contre des civils", impliquant des policiers en civil et en uniforme, ayant visé le 1er août des "quartiers afar" de la capitale Djibouti-ville.
Afar et Issa sont deux des principales communautés djiboutiennes.
"Les policiers en civil aidés par des civils issa ont commencé à incendier des habitations. Les hommes et les femmes du quartier qui ont voulu éteindre le feu et empêcher les émeutiers ont été pris à partie par les policiers en tenue, qui ont tiré à balles réelles contre ces personnes innocentes", poursuit le rapport.
"La LDDH tient à préciser que contrairement aux affirmations des autorités gouvernementales, relayées par quelques médias, cet évènement (...) n'est pas intercommunautaire car la police était omniprésente et se trouvait à la pointe des combats contre les paisibles citoyens afar", ajoute-t-il, évoquant une "répression inouïe" ces derniers mois.
La LDDH estime que 15 personnes, en grande majorité des Afar, sont décédées et que 250 maisons ont été brûlées.
En réaction, des manifestations, réprimées par la police, ont eu lieu dans plusieurs localités dont Djibouti-ville et Tadjourah, ajoute le texte.
Fin juillet, en Ethiopie, des affrontements opposant Afar et Issa ont eu lieu dans la région Somali, près de la frontière sud de Djibouti.
Dimanche, à propos des événements djiboutiens, le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, a dénoncé à la télévision des "barbaries perpétrées par des individus ignobles et inconscients, agissant sous le couvert d'un pseudo communautarisme".
Le 2 août, la procureure de Djibouti, Lamisse Mohamed Saïd, avait dénoncé des "actes criminels d'une extrême gravité". "Des maisons ont été incendiées, de manière intentionnelle, et l'on déplore malheureusement trois décès", avait-elle dit.
Des témoins avaient évoqué auprès de l'AFP une dizaine de morts, ainsi que des incendies de maisons issa et afar.
Ilot de stabilité dans une région troublée, le pays compte moins d'un million d'habitants et son régime à poigne, présidé depuis 1999 par Ismaël Omar Guelleh, n'observe que rarement des contestations.