"Sélection de mon cabinet et d'autres postes très organisée. Je suis le seul à connaître les finalistes !", a écrit sur Twitter Donald Trump mardi soir, cherchant à dissiper l'impression d'improvisation entourant son équipe de transition, après une nouvelle journée de rendez-vous à la Trump Tower de New York.
Puis le milliardaire républicain s'est senti obligé de répondre par trois tweets au New York Times, qui a rapporté dans son édition de mercredi que des dirigeants étrangers avaient des difficultés à joindre le prochain président des Etats-Unis, et que les coups de fil étaient improvisés, Donald Trump ne consultant aucune note diplomatique pour se préparer.
"L'article du défaillant New York Times sur la transition est entièrement faux. Elle se passe vraiment sans problème. Aussi, j'ai parlé à de nombreux dirigeants étrangers", a-t-il écrit.
Pour appuyer ses dires, son équipe a publié dans la journée une liste de 29 dirigeants étrangers avec qui M. Trump et son colistier Mike Pence se sont entretenus.
Tractations tendues
Le maire démocrate de New York Bill de Blasio s'est aussi rendu à la Trump Tower où il a rencontré le président élu et l'a prévenu que sa ville, comme beaucoup d'autres dans le pays, ferait "tout pour protéger" les immigrés. M. Trump a promis d'expulser des millions d'immigrés clandestins.
"New York est la ville des immigrés", a souligné M. de Blasio à sa sortie de la Trump Tower. "Je lui ai dit que nous étions inquiets, que nous voulions montrer à tous les New-Yorkais, y compris les musulmans, qu'ils sont les bienvenus".
Les relations entre MM. Blasio et Trump sont notoirement fraîches mais les deux hommes ont convenu de poursuivre leur dialogue.
Toutes les rencontres de M. Trump et les tractations pour former son nouveau gouvernement se déroulent en tout cas à l'abri des regards, dans les étages de la Trump Tower où les journalistes en sont réduits à faire le pied de grue dans le hall d'accueil en scrutant les moindres allées et venues vers les ascenseurs.
Mercredi soir, l'équipe du président républicain a annoncé que des points quotidiens seraient faits chaque matin pour la presse, et une liste des personnes que M. Trump a rencontrées durant la journée a été diffusée. Aucune annonce officielle n'a toutefois été faite concernant les nominations aux différents ministères.
Les rumeurs abondent sur les postes-clés de la future administration. L'ancien rival des primaires, le sénateur conservateur Ted Cruz, a rendu visite à Donald Trump et pourrait être promu ministre de la Justice, selon Bloomberg.
Le monde attend également la nomination du chef de la diplomatie. L'ancien maire de New York Rudy Giuliani, le néoconservateur John Bolton, ou le sénateur Bob Corker, qui préside la commission des Affaires étrangères, sont les noms les plus souvent avancés. (On parle aussi de Nikki Haley, gouverneure de la Caroline du Sud. Selon CNN, elle doit rencontrer ce jeudi Donald Trump.)
Les tractations sont "à couteaux tirés", selon CNN, voire l'occasion de revanches.
'Divisions profondes'
Donald Trump a déjà nommé ses deux plus proches collaborateurs, le futur secrétaire général de la Maison Blanche, le très lisse Reince Priebus, et un haut conseiller en charge de la stratégie, Steve Bannon, le patron du site d'extrême droite Breitbart, si controversé que les démocrates ont déjà demandé sa démission.
Au moins 169 élus démocrates de la Chambre des représentants ont ainsi signé une lettre demandant à Donald Trump de renvoyer M. Bannon, dont la nomination "sape directement notre capacité à unir le pays".
"La nomination par le président élu Trump d'une personne raciste comme M. Bannon à un poste de direction est totalement inacceptable", a acquiescé le sénateur Bernie Sanders, candidat malheureux aux primaires démocrates face à Hillary Clinton.
Cette dernière s'est d'ailleurs exprimée pour la première fois depuis son discours de défaite au lendemain des élections, mercredi dernier.
"Je sais que beaucoup d'entre vous sont très déçus à propos des résultats des élections", a-t-elle dit à l'occasion d'une soirée du Children's Defense Fund où elle était honorée pour son engagement envers les enfants.
"Je le suis aussi, plus que je ne pourrai jamais l'exprimer, mais comme je l'ai dit la semaine dernière, notre campagne n'a jamais été à propos d'une personne, ou même d'une élection. C'était à propos du pays que nous aimons", a-t-elle ajouté.
"Je sais que depuis une semaine beaucoup se demandent si l'Amérique est bien le pays que nous pensions connaître. Les divisions dues à cette élection sont profondes, mais s'il vous plaît écoutez-moi quand je dis ceci: l'Amérique en vaut la peine".
Avec AFP