Le président élu Donald Trump poursuit, dans un climat tendu, des discussions délicates pour dessiner les contours de sa future administration, dans laquelle l'ancien maire de New York Rudy Giuliani est pressenti pour diriger la diplomatie américaine.
"Son nom a été mentionné sérieusement en lien avec le poste de secrétaire d'Etat, une fonction pour laquelle il est qualifié et un travail qu'il ferait vraiment bien", a déclaré mardi sur Fox News Kellyanne Conway, qui a dirigé la campagne de Donald Trump et reste très impliquée dans la mise en place de la future administration.
Ancien procureur rendu célèbre par son passage à la mairie de New York (1994-2001), Rudy Giuliani, 72 ans, avait également été cité pour le poste de ministre de la Justice.
Il a fait preuve d'un soutien sans faille envers Donald Trump, qu'il connaît depuis plusieurs décennies et a été pendant la campagne l'un de ses plus proches conseillers.
'A couteaux tirés'
Le nom du diplomate John Bolton, ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU et ferme partisan de l'invasion de l'Irak en 2003, a également été avancé pour diriger la diplomatie.
Rudy Giuliani a lui-même affirmé que "John serait un excellent choix", lors d'une conférence organisée lundi par le Wall Street Journal. Mais interrogé sur une meilleure candidature, il a répondu: "Peut-être moi".
Mais signe que les tractations sont difficiles, le vice-président élu Mike Pence a quitté en fin d'après-midi la Trump Tower de Manhattan sans qu'aucune décision n'ait été annoncée sur un poste stratégique.
Les discussion sont "à couteaux tirés", selon CNN. Elles sont même "chaotiques", assure le New York Times, citant des sources anonymes.
Le haut conseiller de Donald Trump à la Sécurité nationale, Mike Rogers, a par ailleurs annoncé son départ de l'équipe de transition, assurant que son travail aura posé "des fondations solides" pour répondre "aux défis complexes" auxquels font face les Etats-Unis.
Le bal des prétendants, lui, s'est poursuivi à la tour Trump, où le milliardaire populiste vit et a ses bureaux.
Une vingtaine de personnalités ont été vues entrant dans ce bâtiment, dont l'ancienne épouse du président élu, Marla Maples, ou encore le sénateur du Texas Ted Cruz, candidat malheureux à la primaire républicaine.
Pour le deuxième jour de suite, l'ancien dirigeant de la banque d'affaires Goldman Sachs Steve Mnuchin, pressenti pour le poste de secrétaire au Trésor, s'est aussi présenté à la Trump Tower.
"Nous travaillons sur le programme économique (...) pour nous assurer que nous allons passer la plus grosse loi sur la fiscalité, le plus gros changement sur la fiscalité depuis (Ronald) Reagan, nous aurons donc beaucoup de choses enthousiasmantes pendant les 100 premiers jours de sa présidence", a-t-il dit aux journalistes.
'Allié naturel'
Donald Trump accède d'ailleurs à la Maison Blanche avec une importante marge de manoeuvre, le Congrès étant contrôlé par les républicains, qui ont reconduit mardi sans surprise Paul Ryan à la tête de la Chambre des représentants.
Dans ce contexte, plusieurs centaines de lycéens ont manifesté mardi devant la Trump Tower pour dire "non au Ku Klux Klan, non aux racistes, non aux fascistes" et "montrer que le discours et les idées de Trump ne sont pas acceptables".
A Washington également, quelques centaines de manifestants ont battu le pavé jusque devant la Maison Blanche, que Donald Trump doit investir le 20 janvier.
Ce dernier semble tiraillé entre sa promesse de campagne de secouer l'establishment de Washington et la nécessité de s'appuyer sur une équipe de professionnels pourvus d'un bon carnet d'adresses au Congrès.
En témoignent ses choix, dimanche, de nommer le président du parti républicain, Reince Priebus, au poste stratégique de secrétaire général de la Maison Blanche, et celui de nommer Steve Bannon, figure de l'extrême droite, au poste de haut conseiller.
Donald Trump s'est par ailleurs entretenu mardi au téléphone avec son futur homologue ukrainien Petro Porochenko, qui a demandé le "soutien" américain face à la Russie.
Sur un autre front, le président syrien Bachar al-Assad a assuré que le magnat de l'immobilier serait un "allié naturel" s'il luttait contre le "terrorisme".
Une semaine après le scrutin, une sénatrice démocrate américaine a déposé une proposition de loi pour supprimer le collège électoral de la Constitution, au prétexte que Donald Trump avait été élu président en ayant obtenu moins de voix qu'Hillary Clinton. "C'est le seul mandat du pays où on peut obtenir plus de voix et perdre malgré tout la présidence", a déclaré Barbara Boxer, sénatrice de Californie.