A moins de deux mois de l'élection présidentielle du 8 novembre et au moment où les sondages prédisent un match plus serré qu'attendu entre le milliardaire républicain et l'ancienne Première dame démocrate, Donald Trump cherche à élargir la base de ses électeurs et envoie des signaux à toutes les ailes du parti conservateur.
L'homme d'affaires s'exprimera vers 15h (19hTU) lors d'une conférence annuelle rassemblant des milliers de militants anti-avortement, sur un thème cher aux électeurs ultra-conservateurs alors même que sa position sur la question a fluctué au fil des années.
Il deviendra ainsi le premier candidat d'un grand parti à la présidence américaine à y prendre la parole depuis la création de la conférence en 2006, et son colistier Mike Pence, héraut des valeurs familiales traditionnelles, anti-avortement et anti-mariage pour tous, s'y exprimera samedi.
De nombreuses figures ultra-conservatrices défileront à la tribune du Values Voter Summit, tel que l'ancien candidat à la primaire républicaine Rick Santorum.
Dans le même temps, la directrice de campagne de Donald Trump a fait savoir vendredi que le candidat populiste considère désormais Barack Obama comme étant né aux Etats-Unis, après avoir longtemps sous-entendu que le président était né hors du territoire américain et qu'il était donc inéligible.
"Il pense que le président Obama est né ici. Il est né à Hawaï", territoire américain dans le Pacifique, a assuré Kellyanne Conway sur CNN.
Cette annonce est considérée comme une façon pour le milliardaire de rassurer l'aile modérée de son camp, voire de tenter d'élargir sa base d'électeurs pour refaire son retard dans les intentions de vote.
- coup pour coup -
De son côté, Hillary Clinton rencontre vendredi des experts sur la sécurité nationale des deux camps politiques.
Une cinquantaine d'entre eux, des républicains, avaient dénoncé en août l'incompétence de l'homme d'affaires new-yorkais, pourtant membre de leur famille politique, qui pourrait bien devenir selon eux "le président le plus dangereux de l'histoire américaine".
Deux semaines avant le premier des trois débats prévus entre les candidats à la Maison Blanche, le 26 septembre, Hillary Clinton et Donald Trump se rendent coup pour coup à chacune de leur intervention publique.
Les invectives et la tension sont montées d'un cran cette semaine.
L'ancienne secrétaire d'Etat s'est même livrée jeudi à un exercice qu'elle goûte peu, la conférence de presse, pour attaquer l'"antipatriotisme" de son rival, qu'elle a accusé de "préférer" le président russe Vladimir Poutine à Barack Obama. "Insultant" et "terrifiant", selon elle.
Toujours sur les questions internationales, Hillary Clinton a suggéré que Donald Trump n'a, contrairement à elle, aucun projet pour venir à bout des djihadistes du groupe Etat islamique.
"Ce n'est pas seulement dangereux, ça le disqualifie", a-t-elle jugé.
Le candidat républicain n'avait pas tardé à riposter, décrivant une ancienne chef de la diplomatie à "la gâchette facile" et rappelant qu'elle avait voté, en 2002, en faveur de la guerre en Irak.
Pour solidifier sa stature de femme d'Etat, l'équipe de campagne d'Hillary Clinton a par ailleurs annoncé vendredi qu'elle se rendrait dimanche à New York pour la cérémonie de commémoration du 15e anniversaire du 11-Septembre.
Officiellement, ce n'est pas un événement de la campagne.
Avec AFP