Environ 2.000 participants, dont 800 organisations et acteurs publics et privés, sont attendus à ce sommet, baptisé "One Planet Summit". Organisé conjointement par la France, l'ONU et la Banque mondiale, il se tiendra sur l'Ile Seguin, en banlieue parisienne.
Il avait été annoncé par Emmanuel Macron lors du G20 cet été, pour remobiliser sur ce dossier après la décision des États-Unis de se retirer de l'accord de Paris, annoncée en juin par le président Trump.
Le sommet se tiendra juste après la 23e conférence de l'ONU sur le changement climatique, la COP 23, qui se déroule jusqu'au 17 novembre à Bonn (Allemagne).
"Pour l'instant, le président Donald Trump n'est pas invité" car les chefs d'État invités sont ceux "des États engagés dans la mise en oeuvre de l'accord", a précisé la présidence française qui conviera cependant des représentants du gouvernement américain.
Interrogé sur l'utilité concrète de ce rendez-vous climatique supplémentaire et sur la possibilité d'obtenir des résultats en une seule journée, l'Élysée a affirmé qu'il était "nécessaire et important" pour renforcer la mobilisation internationale.
"Mais ce ne sera pas une 'pledging conférence'",(avec des engagements officiels chiffrés), avertissent les services de la présidence française.
La France espère à cette occasion "construire des coalitions pour arriver à ce sommet avec des résultats concrets", notamment en créant des dynamiques avec les villes, les fonds d'investissement ou encore les banques de développement.
"L'idée est de montrer qu'il y a de l'action, qu'il faut les accélérer et trouver de nouvelles sources de financement pour des projets très concrets. C'est très complémentaire" de la COP 23, estime-t-on à Paris.
"Il faut dresser le bilan de notre trajectoire par rapport aux engagements" de l'accord de Paris. Si nous n'accélérons pas nos efforts, nous n'arriverons pas à atteindre l'objectif d'une augmentation" de la température limitée à "1,5 degré à la fin du siècle. Il faut redoubler d'effort, un sursaut", selon la même source.
"Toute initiative qui peut permettre de combler le gouffre entre l'action climatique et la diplomatie climatique va dans le bon sens", a réagi l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot.
"Il y a une tentation énorme aujourd'hui des États, que ce soit à la COP ou en dehors de la COP, à organiser, si j'étais négatif je dirais des foires-expo, où on valorise les villes, les entreprises, les citoyens, mais où les États se cachent derrière une société qui avance beaucoup plus vite qu'eux pour ne pas faire grand-chose", a-t-il toutefois regretté auprès de l'AFP.
Laurence Tubiana, ex-négociatrice climat de la France, estime elle aussi que "l'utilité de ce sommet, c'est la mobilisation politique de ceux qui veulent aller plus vite".
"Le sommet du 12, ce n'est pas le consensus multilatéral" comme aux COP, il réunira "ceux qui veulent aller de l'avant, des collectivités, qui n'attendent pas, c'est l'accélération, par exemple des coalitions sur la neutralité carbone...", a récemment déclaré à l'AFP celle qui fut la cheville ouvrière de l'accord de Paris et dirige désormais l'European Climate Foundation.
L'ancien ministre Pascal Canfin, directeur du WWF France, "soutient l'initiative" de ce sommet. "On n'est pas dans une logique de négos" mais "dans une logique d'annonces", a-t-il récemment souligné auprès de l'AFP.
Avec AFP