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Donald Trump promet l'échec d'Obamacare après le retrait de sa réforme


Le président Donald Trump au Bureau ovale de la Maison-Blanche, Washington, 24 mars 2017.
Le président Donald Trump au Bureau ovale de la Maison-Blanche, Washington, 24 mars 2017.

Donald Trump est revenu à la charge samedi après l'échec cuisant de son projet phare de réforme de la santé, assurant que le système en place allait "exploser" et promettant aux Américains une nouvelle loi, sans concrétiser.

Après plusieurs heures de silence, le président américain s'est de nouveau tourné vers Twitter pour dénoncer la loi de son prédécesseur démocrate Barack Obama, détestée des républicains.

"Obamacare va exploser et nous nous rassemblerons tous et construirons ensemble une superbe loi de santé pour LE PEUPLE. Ne vous inquiétez pas!", a-t-il tonné, sans préciser de calendrier.

Mais le républicain apparaissait affaibli après le revers cinglant qu'il a subi avec le retrait vendredi au dernier moment du projet complexe de réforme du système de santé, faute d'un soutien suffisant dans ses propres rangs au Congrès.

Un sérieux camouflet pour ce président arrivé au pouvoir sur la promesse d'employer ses qualités de négociateur, mises à l'oeuvre pour bâtir sa carrière d'homme d'affaires, afin de faire passer ses projets à la Maison Blanche.

Se disant "déçu" et "un peu surpris", Donald Trump a refusé vendredi d'accabler les élus républicains, reportant la faute sur la minorité démocrate.

Des arguments battus en brèche samedi par le Washington Post.

"La prochaine fois que quelqu'un assure qu'un homme d'affaires gérerait mieux le pays qu'un politique expérimenté, souvenez-vous de cette semaine passée", a taclé le quotidien dans son éditorial, dénonçant une "débâcle".

"M. Trump ne doit pas s'imaginer que les Américains en colère feront retomber la faute sur les démocrates, qui sont complètement bloqués hors du pouvoir, s'il préside pendant que le système s'effondre", poursuit le journal.

Signée en 2010, la loi dite "Obamacare" a étendu la couverture santé à des millions d'Américains mais se heurte à des problèmes de financement.

La réforme proposée par les républicains menaçait d'augmenter les coûts tout en faisant sortir quelque 24 millions de personnes du système d'assurance maladie d'ici à 2026.

- 'Faire campagne, c'est facile' -

Donald Trump a promis dès vendredi de tourner la page, en s'attelant à une autre grande promesse de campagne: une profonde réforme fiscale.

"Je dirais que nous allons probablement commencer à y aller très, très fort avec les grosses coupes d'impôts et la réforme des impôts. C'est ce qui vient ensuite", a-t-il déclaré aux journalistes.

Il s'est rendu samedi dans son club de golf en Virginie, près de Washington, où il devait organiser des réunions, selon son entourage qui n'en a pas précisé la teneur.

Mais même s'il tente de passer rapidement à autre chose, l'échec de la réforme santé marque la deuxième fois que Donald Trump est forcé de reculer sur un grand projet en seulement neuf semaines au pouvoir, après le blocage par la justice de ses décrets migratoires.

Et cette déconvenue a fait éclater au grand jour la méconnaissance des rouages du pouvoir d'un président américain à la popularité historiquement basse à ce stade d'un mandat.

"Nous avons appris des choses sur des règles très obscures aussi bien au Sénat qu'à la Chambre", a-t-il reconnu vendredi. "Pour moi, ça a certainement été une expérience intéressante".

Une déclaration candide saisie avec appétit par ses opposants et critiques.

Le New York Times dénonçait ainsi la précipitation des républicains, qui ont "expédié une parodie de loi sans passer par le processus laborieux des auditions et de la construction de coalitions".

Puisqu'il permet de maintenir, pour l'instant, la loi introduite sous Barack Obama, "le résultat de vendredi est bon pour le pays, mais humiliant pour les dirigeants républicains", estime le journal, avant d'asséner: "Pour M. Trump, c'est un rappel assez brutal que faire campagne, c'est la partie facile".

Décriée, voire moquée, par ses opposants, cette image de novice en politique ne marquera toutefois pas forcément un point négatif aux yeux de ses électeurs, qui ont choisi un candidat fustigeant régulièrement +l'establishment'+ de la capitale et promettant de "curer le marigot" de Washington.

Avec AFP

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