L'attaque a eu lieu dimanche matin dans un village situé à environ 65 kilomètres à l'est d'Abiyé, ville principale de cette région placée sous la protection de l'ONU depuis 2011.
L'administrateur adjoint de la zone d'Abiyé, Kon Manyiet Matiok, a déclaré à l'AFP que des éleveurs Misseriya soudanais ont pris d'assaut le village de Dunguob avant l'aube.
"Ils ont attaqué la zone depuis trois directions différentes et le résultat a été le meurtre de 12 personnes", a affirmé M. Matiok, ajoutant que sept autres avaient été hospitalisées avec de graves blessures.
"L'administration et l'ensemble de la population d'Abiyé condamnent dans les termes les plus forts cette attaque et ces meurtres brutaux, barbares et lâches de personnes innocentes", a-t-il ajouté.
M. Matiok a affirmé que ces bergers étaient également responsables d'un autre incident vendredi, dans lequel un homme âgé a été tué et un autre blessé.
Les autorités soudanaises n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Un porte-parole de la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies à Abiyé (Fisnua) a fait état d'un bilan de onze morts et indiqué qu'une enquête avait été ouverte.
"Immédiatement après avoir eu connaissance des faits, nos troupes se sont rendues sur les lieux mais les assaillants avaient déjà quitté les lieux", a déclaré à l'AFP Daniel Adekera.
Le 11 mai, le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé jusqu'au 15 novembre la mission de maintien de la paix de la Fisnua, faute d'avoir pu obtenir un accord entre le Soudan et le Soudan du Sud.
La région d'Abiyé est contestée par les deux pays, depuis que le Soudan du Sud a obtenu l'indépendance du Soudan en 2011.
La Fisnua, qui compte environ 4.000 Casques bleus principalement éthiopiens, a été déployée après des affrontements meurtriers qui ont fait fuir 100.000 personnes.
Des tensions existent depuis longtemps entre la communauté sud-soudanaise des Ngok Dinka et les éleveurs Misseriya soudanais, qui traversent cette région pour que leurs bétail puisse se nourrir. La Fisnua a initié des négociations de paix entre les deux groupes, mais les massacres de civils ne sont pas rares.
En avril 2020, la Fisnua a affirmé que les Misseriya étaient à l'origine d'un raid sanglant sur un village qui avait fait quatre morts.
En janvier de la même année, elle avait également imputé à ces éleveurs une attaque ayant tué au moins 19 personnes.