Le gouvernement burundais s'est déclaré "satisfait", mercredi 9 décembre, après des consultations avec l'Union européenne (UE) sur les droits de l'Homme. Et ce malgré l'évocation par l'UE d'une restriction de sa coopération.
"Le gouvernement du Burundi est satisfait de la réunion (...) parce qu'elle a permis de relancer le dialogue entre lui et l'Union européenne", peut-on lire dans un communiqué publié sur le site de la présidence burundaise.
"La délégation burundaise a donné tous les gages de bonne volonté quant au renforcement de la bonne gouvernance, à la situation des droits de l'Homme et à l'Etat de droit", juge Bujumbura, saluant un "dialogue qui s'est déroulé dans un climat apaisé et d'entente mutuelle."
Contraste avec l'analyse de l'UE
Cette analyse contraste avec celle de l'UE qui a annoncé mardi la clôture de ces consultations entamées le même jour et regretté que les propositions de Bujumbura ne permettent pas "de remédier globalement aux manquements des éléments essentiels de son partenariat" avec le Burundi.
Principal donateur du Burundi, l'UE a annoncé que "dans l'attente de l'adoption des mesures appropriées", elle pourrait limiter sa coopération "aux actions à caractère humanitaire ou bénéficiant directement aux populations".
L'aide globale de l'UE au Burundi pour la période 2015-2020 s'élève à quelque 430 millions d'euros.
La suspension de la coopération, un "dernier recours"
Ces consultations sont prévues par l'article 96 des Accords de Cotonou qui régissant la coopération entre UE et pays de la zone ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), en cas de manquements "en matière de respect des droits de l'homme, des principes démocratiques et de l'État de droit".
Si les discussions n'aboutissent pas, l'article 96 prévoit des "mesures appropriées" dont la "suspension" de la coopération est "un dernier recours".
L'UE a sanctionné début octobre quatre personnalités burundaises, dont trois liées au pouvoir accusées d'actes de violences, d'usage disproportionné de la force lors de la répression et de "graves atteintes aux droits de l'Homme".
La mise en échec d'une tentative de coup d'Etat militaire en mai, puis l'étouffement de six semaines de manifestations quasi-quotidiennes un mois plus tard et, enfin, la réélection controversée de M. Nkurunziza en juillet n'ont pas empêché l'intensification des violences, désormais armées.
Avec AFP