Le président philippin, connu pour ses tirades grossières, a provoqué un scandale cette semaine à la veille d'un sommet des pays de l 'Asie du Sud-Est, en qualifiant Barack Obama de "fils de pute".
Le dirigeant américain avait en conséquence annulé un rendez-vous prévu mardi avec l'avocat de 71 ans avant de le rencontrer brièvement le lendemain.
Rodrigo Duterte a déclaré devant la communauté philippine de Jakarta, où il était en visite, que l'expression philippine "putangina" ne devait pas être prise au pied de la lettre, que c'était une "expression ordinaire utilisée par tout le monde".
Ces remarques ne visaient pas M. Obama, a-t-il assuré, mais le département d'Etat, qui s'était dit préoccupé quant à la situation des droits de l'Homme dans l'archipel du fait de la brutale campagne antidrogue lancée depuis le début de l'été par son président. Environ 3.000 personnes ont été tuées par la police et des justiciers civils.
"Je me suis mis vraiment en colère au sujet de ces menaces sur la question des droits de l'Homme. C'est la faute des dingues au département d'Etat", a-t-il dit, ajoutant qu'il s'était expliqué auprès de M. Obama lors de leur rencontre.
Les Nations unies ont aussi fait part de leur inquiétude face à la situation aux Philippines et Rodrigo Duterte a ajouté Ban Ki-moon à la liste des personnes qu'il a insultées.
"Je me suis dit, tu n'es qu'un imbécile de plus", a-t-il dit du secrétaire général de l'ONU. "Je vais poursuivre ma campagne contre les criminels. Je n'ai aucune pitié pour eux".
"Je n'en ai rien à foutre. Je suis le président des Philippines, pas de la république de la communauté internationale", a-t-il ajouté.
Rodrigo Duterte est arrivé au pouvoir fin juin après une victoire électorale écrasante conclue sur une campagne sécuritaire outrancière.
Durant la campagne, il avait également qualifié le pape François de "fils de pute" pour avoir provoqué des embouteillages lors d'une visite dans cet archipel essentiellement catholique.
Avec AFP