Le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) a maintenu son mot d'ordre de grève pour mercredi, jour de la rentrée des classes, malgré des négociations avec le gouvernement qui n'ont pas abouti.
"Il n'y a aucun enseignant, ce n'est pas bien, ni pour le pays, ni pour l'éducation, ni même pour l'humanité", a déclaré à l'AFP le proviseur d'un des plus grands lycées de Conakry, situé dans la banlieue de la capitale.
"Nous ne pouvons qu'ouvrir les écoles et les classes que nous avons fait nettoyer, mais aller chercher les enseignants et les élèves chez eux n'est pas notre devoir", a-t-il ajouté.
La grève était également largement suivie dans les principales villes de province, notamment à Labé (nord), Boké (ouest), Mamou et Faranah (centre) et N'Zérékoré (sud), selon le témoignage d'enseignants joints par l'AFP.
Le puissant syndicat SLECG exige une revalorisation des salaires de base à huit millions de francs guinéens (800 euros) et estime que le gouvernement n'a pas respecté ses engagements pris lors de la signature en mars qui avait mis fin au précédent conflit après plus d'un mois de grève.
"La grève est largement suivie dans tout le pays, il n'y a eu aucun enseignant dans toutes les écoles, aucune école n'a été ouverte, donc les élèves ont aussi préféré rester chez eux", s'est félicité le secrétaire général du SLECG, Aboubacar Soumah, ajoutant que "le combat pour le bien-être des enseignants ne fait que commencer".
Après la célébration mardi du 60e anniversaire de l'indépendance de la Guinée, qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes à Conakry, dont des chefs d'Etat africains, "le gouvernement a jusqu'à ce week-end pour s'entendre avec les enseignants", estimait un lycéen, Oumar Dramé, qui a passé la matinée à jouer au football. Sinon, "nous allons cafouiller le pays et rendre la vie dure au gouvernement", a-t-il averti.
Avec AFP