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La police empêche deux marches contre la hausse du prix du carburant en Guinée


La police se tient prête à disperser les manifestants à Conakry, en Guinée, le 6 février 2018.
La police se tient prête à disperser les manifestants à Conakry, en Guinée, le 6 février 2018.

La police a empêché lundi à Conakry deux marches distinctes organisées pour réclamer l'annulation de la hausse de 25% du prix du carburant en Guinée, a constaté un journaliste de l'AFP, et arrêté au moins six manifestants.

L'interdiction des deux marches, à l'appel respectivement de la société civile et des syndicats, a été annoncée dimanche soir par le gouverneur de Conakry, Mathurin Bangoura.

Il a justifié la mesure par la nécessité de ne pas gêner les déplacements des candidats au pèlerinage en août à la Mecque, dans un communiqué lu sur la télévision publique.

Ces futurs pèlerins doivent notamment se rendre en cette période dans des services du ministère des Affaires religieuses, des commissariats et des hôpitaux pour accomplir des formalités administratives.

Conakry paralysée par une grève contre le prix du carburrant (vidéo)
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>> Lire aussi : Opération "ville morte" à Conakry contre la hausse du carburant

Les policiers ont occupé lundi matin à Matoto (banlieue de Conakry) le lieu prévu pour le départ de la marche des "Forces sociales de Guinée", qui regroupent une vingtaine d'organisations de la société civile, qui devait aboutir une dizaine de kilomètres plus loin au Stade du 28-Septembre.

Six manifestants ont été interpellés, selon la police, qui a dispersé les quelques dizaines de personnes présentes avec du gaz lacrymogène.

La police a également fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser la marche des syndicats, prévue sur cinq kilomètres entre la Bourse du travail et l'Assemblée nationale, dans le centre de la ville.

>> Lire aussi : Echec des négociations sur la hausse du carburant, la grève se poursuit en Guinée

Les syndicalistes se sont ensuite repliés à la Bourse du travail, où ils ont tenu un meeting au cours duquel ils ont annoncé "une grève générale illimitée sur toute l'étendue du territoire national" et la suspension du service minimum dans tous les services publics et semi-publics.

Ce service minimum était de mise depuis le début des manifestations contre la hausse du prix du carburant, entrée en vigueur le 1er juillet.

"Nous avons été brutalisés et humiliés. Nous allons donc lever le service minimum", a déclaré Amadou Diallo, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG).

"C'est une erreur de la part du gouvernement de croire que l'intimidation passera", a affirmé à l'AFP Abdourahmane Sanoh, un responsable des forces sociales.

Plusieurs manifestations dont des grèves et "journée ville morte" ont été organisées depuis le 1er juillet. Le gouvernement justifie l'augmentation du prix du carburant par la hausse des cours mondiaux du pétrole.

Il fait valoir que le maintien du prix de 8.000 francs guinéens (75 centimes d'euros) a coûté au budget de l'Etat plus de 70 millions d'euros au cours des neuf derniers mois et alimente un trafic vers des pays voisins où le carburant est plus cher.

Avec AFP

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