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Démission de l'émissaire américain pour l'Afghanistan, Zalmay Khalilzad


L'émissaire américain pour l'Afghanistan Zalmay Khalilzad, le 2 août 2021.
L'émissaire américain pour l'Afghanistan Zalmay Khalilzad, le 2 août 2021.

L'émissaire américain pour l'Afghanistan Zalmay Khalilzad, symbole de l'échec cuisant des Etats-Unis face aux talibans, quitte ses fonctions, a annoncé lundi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

Dans une lettre adressée au secrétaire d'Etat Antony Blinken, Zalmay Khalilzad défend son bilan mais effectue tout de même un constat d'échec. Il affirme également vouloir s'écarter pendant cette "nouvelle phase" de la politique américaine à l'égard de l'Afghanistan.

"L'accord politique entre le gouvernement afghan et les talibans ne s'est pas déroulé comme prévu", écrit-il, avant d'ajouter: "les raisons pour cela sont trop complexes, et je partagerai mes pensées dans les prochains jours et semaines".

M. Khalilzad est remplacé par son adjoint Thomas West, qui fut un conseiller de la Maison Blanche quand Joe Biden était vice-président, a précisé le secrétaire d'Etat dans un bref communiqué.

Diplomate de carrière, né en Afghanistan et âgé de 70 ans, Zalmay Khalilzad a été le représentant de Washington dans les pourparlers avec les talibans à Doha, qui ont débouché sur l'accord de février 2020 prévoyant le retrait des forces américaines et étrangères de ce pays.

Avant de parvenir à cet accord, qualifié à l'époque d'historique, il a conduit pendant des mois d'intenses tractations qui l'ont mené de capitale en capitale, participé à des sommets dans de luxueux hôtels et donné des conférences dans de prestigieux centres de réflexion.

Partout, il a assuré que les talibans étaient prêts à faire des concessions et à trouver un compromis. Au final, il aura surtout contribué au retour des talibans et à la mort de la république afghane.

Né à Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, il parle couramment le pachtoun et le dari, les deux principales langues du pays. Sa carrière reste associée aux "faucons" de l'administration de George W. Bush du début des années 2000, dont il était proche, en particulier le vice-président Dick Cheney.

Il occupe divers postes au département d'Etat et au Pentagone avant d'être un très influent ambassadeur des Etats-Unis en Afghanistan de 2003 à 2005, puis d'occuper les mêmes fonctions en Irak. Il gagne une réputation de fin négociateur.

Ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU de 2007 à 2009, il critique ensuite la gestion de la guerre afghane par le président Barack Obama, en particulier sa décision de retirer les troupes américaines. Il revient sur le devant de la scène en 2018 sous Donald Trump, nommé conseiller à la Défense nationale d'une administration qui avait décidé de parler aux talibans.

Le 29 février 2020 à Doha, les Etats-Unis signent en grande pompe avec les talibans un accord historique prévoyant le retrait de tous les soldats étrangers d'ici le 1er mai 2021. Les talibans s'engagent à ne pas attaquer les Etats-Unis et leurs alliés, mais leurs autres promesses --couper les ponts avec Al-Qaïda et autres groupes jihadistes, et négocier avec le gouvernement afghan--, restent lettre morte.

Le président Joe Biden avait confirmé le retrait américain, dont il a juste repoussé l'échéance au 31 août, et le 15 août, les talibans reprenaient le pouvoir.

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