"En tant qu'homme public ayant assumé de nombreuses responsabilités au service de mon pays, je me dois de m'adresser à vous directement, pour vous informer de ma démission du gouvernement", écrit-il.
Cette démission était dans l'air depuis plusieurs jours et la désignation le 12 mars par le parti du président Alassane Ouattara du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly comme candidat à la présidentielle du 31 octobre. M. Ouattara avait annoncé le 5 mars qu'il ne briguerait pas de troisième mandat.
Marcel Amon Tanoh, qui s'opposait à la candidature du Premier ministre, a laissé entendre à plusieurs reprises qu'il pourrait être candidat et a d'ailleurs déjà formé une équipe de campagne. Il ne s'est toutefois pas encore officiellement déclaré candidat.
"Seuls la grandeur de la Côte d'Ivoire, la justice, la démocratie et le bonheur des Ivoiriens ont constamment motivé mon engagement politique. Comme je l'ai toujours fait, je continuerai à mener ce combat avec vous", conclut-il sur les réseaux sociaux.
Agé de 68 ans, Marcel Amon Tanoh est un proche du président Ouattara dont il a longtemps été le directeur de cabinet avant de devenir ministre des Affaires étrangères en 2016. Il n'a toutefois pas réussi à le convaincre de ne pas choisir M. Gon Coulibaly comme successeur.
Le climat politique est tendu en Côte d'Ivoire avant la présidentielle d'octobre. Elle se tiendra dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara, qui avait fait 3.000 morts.
Pour le moment, l'ancien Premier ministre Guillaume Soro, 47 ans, ex-chef de la rébellion pro-Ouattara, mais devenu un de ses adversaires, est le seul au sein de l'opposition à s'être déclaré candidat. Accusé de complot, sous le coup d'un mandat d'arrêt en Côte d'Ivoire, il vit actuellement en France.
L'ancien président Henri Konan Bédié, 86 ans, entretient le mystère mais a déjà évoqué plusieurs fois en public sa candidature.