"Une patrouille a essuyé des coups de feu dans le quartier PK5 peu après 19h00 samedi et a riposté. Cette attaque était très clairement ciblée sur les soldats de la paix", a déclaré à l'AFP Hervé Verhoosel, directeur de la communication de la Minusca.
C'est la première attaque contre des Casques bleus dans le PK5, le quartier musulman de la capitale centrafricaine depuis le début du regain de violences dans le PK5, fin 2017.
"Ces attaques (...) montrent la nature criminelle des groupes portant des armes dans le quartier de PK5", a ajouté M. Verhoosel. Le leader du groupe en question avait "par voie de presse prévenu qu’il s’attaquerait aux soldats de la paix".
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Mercredi, Nimery Matar Jamous, surnommé Force, le leader du principal groupe autoproclamé d'"autodéfense" du PK5, avait menacé la Minusca: si les Casques bleus "veulent la guerre, ils n'ont qu'à dire aux populations de quitter le quartier et on va se battre", avait-il déclaré à l'AFP.
Fin mars, la mission de l'ONU avait menacé de démanteler toutes les bases des groupes armés du quartier si ces derniers ne déposaient pas les armes, selon des sources concordantes.
Mi-février, en raison des violences répétées, l'association des commerçants du PK5 avait fixé un ultimatum à la Minusca pour qu'elle démantèle ces groupes armés, accusés de violences et d'exactions envers les commerçants et la population.
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Selon ces derniers, les groupes armés du PK5 tentent d'intimider les commerçants depuis qu'ils ont décidé, le 18 janvier, d'arrêter de payer leurs membres qui monnayent leur "protection".
Depuis, certains ont repris les paiements, par crainte de représailles, selon des commerçants rencontrés par l'AFP fin mars.
"Le PK5 est le poumon économique de Bangui et doit le rester", a ajouté M. Verhoosel dimanche, martelant que les actions des groupes armés du quartier étaient "mafieuses".
Le PK5 a souvent été au coeur des tensions dans la capitale et les dernières populations musulmanes de la ville y vivent retranchées.
Les musulmans centrafricains sont souvent associés à la rébellion de la Séléka qui a renversé le président Bozizé en 2013 et plongé le pays dans la violence. L'ex-rébellion a été expulsée de Bangui en 2014 par une intervention militaire internationale.
Avec AFP