"Les Congolais de l'étranger et ceux qui luttent nuit et jour au pays ont constaté que vous observez un long silence quant à l'issue de l'élection présidentielle truquée qui s'est déroulée en mars dernier au Congo-Brazzaville et qui a injustement porté Denis Sassou-Nguesso au pouvoir", écrit l'auteur de "Petit piment" dans sa lettre publiée sur le site du magazine l'Obs.
"Le nom de mon pays d'origine est désormais inscrit en rouge sur le tableau noir du déshonneur des Républiques bananières, à côté de la Corée du Nord", s'insurge l'écrivain, qui occupe la chaire de création artistique au Collège de France jusqu'en 2017.
"Faut-il rappeler, Monsieur le Président, que ces tyrans africains ont le plus souvent survécu grâce à la protection de la France, illustrant au passage combien ils ne peuvent vivre et prospérer sans l'assentiment de l'ancienne puissance coloniale?", insiste Alain Mabanckou. "Ils ressemblent de ce fait à des ogres créés de toutes pièces par la France", ajoute-t-il.
Dans un entretien au magazine français Le Point paru en mars juste après l'élection présidentielle au Congo, l'écrivain dénonçait déjà une élection "frappée de petite vérole".
Selon les résultats officiels des autorités congolaises, Denis Sassou Nguesso, qui a passé 32 ans au sommet du pouvoir, a été réélu au premier tour avec 60,39% des voix, un score contesté par ses deux principaux concurrents.
M. Sassou Nguesso avait obtenu la possibilité de se représenter après un changement de Constitution. Cette modification avait été validée en octobre par un référendum contesté et qualifié de "coup d'État" par ses détracteurs.
Le jour de l'annonce officielle des résultats, le 4 avril, les quartiers sud de Brazzaville, acquis à l'opposition, avaient connu des fusillades pendant des heures.
Avec AFP