Les dernières actions prises contre les manifestants de la place Tahrir au Caire, avant l'aube, ont laissé beaucoup de gens, surtout des jeunes, amers et en colère. Toutefois, ailleurs au Caire et à travers le pays, l’intervention a attiré les applaudissements de quelques hommes d'affaires --et de citoyens ordinaires-- qui disent que les récentes protestations étaient en train de paralyser l'économie.
Selon des témoins, la police militaire a investi la place vers les quatre heures lundi matin, en tirant ce qui ressemblait à des grenades à percussion. D'autres témoins disent que la police a battu des manifestants qui passaient la nuit dans une mosquée en bordure de la place. Plusieurs tentes auraient été brûlées.
Le général Adel Amara, porte-parole du Conseil suprême des forces armées égyptiennes, a pris la défense des policiers. Il a accusé les manifestants de «provoquer» les soldats et de détruire les «biens du gouvernement". Il est allé plus loin, affirmant que ceux-ci tentaient de détruire l'Etat.
Le général Amara dit que la nation est en danger, et l'armée, qui a montré beaucoup de patience, est sous énorme pression. Il souligne que les soldats sont "formés pour être courageux", mais il s'est plaint que les manifestants étaient "continuellement en train de les harceler." Les protestations, selon lui, ne sont plus pacifiques.
Au moins 14 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées dans les dernières violences, qui ont commencé vendredi. La répression a été condamnée dans plusieurs capitales étrangères, après la diffusion d’images vidéo de policiers frappant des manifestants et au moins de plusieurs utilisant des armes contre eux.
Toutefois, le Premier ministre egyptien Kamal al-Ganzouri a nié que les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur les manifestants.