L'armée égyptienne a lancé vendredi une vaste opération "antiterroriste" dans plusieurs régions du pays, dont la péninsule du Sinaï où la branche locale du groupe Etat islamique (EI) mène régulièrement des attaques meurtrières.
Elle vise à "lutter contre les organisations terroristes et criminelles", a indiqué le porte-parole de l'armée, Tamer el-Refai, dans une allocution télévisée.
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Selon lui, il s'agit de "renforcer le contrôle des zones frontalières (...) et nettoyer les zones où se trouvent des foyers terroristes".
Plus tard, le porte-parole a affirmé que les forces aériennes avaient "ciblé certains foyers et des caches" dans le nord et l'ouest de la péninsule du Sinaï.
De son côté, la marine oeuvre au renforcement de la protection des frontières maritimes "pour couper l'afflux de terroristes".L'armée et la police ont déclaré l'"état d'alerte maximale" dans les secteurs visés par l'opération, où un nombre important de troupes, de chars et de véhicules blindés ont été déployés.
Des opérations de sécurité sont en cours à Ismaïlia dans le delta du Nil, et dans la province du Nord-Sinaï, ont confirmé des sources sécuritaires et des témoins.
Elles consistent en grande partie en des bombardements aériens sur les zones où se cachent l'EI, ont précisé les sources sécuritaires.
Parallèlement, le ministère de l'Intérieur a annoncé dans un communiqué avoir lancé une opération contre le groupuscule Hasam, responsables de plusieurs attentats contre les forces de l'ordre et présenté comme "l'aile armée des Frères musulmans", une organisation décrétée "terroriste" par le pouvoir.
Selon le ministère, l'opération vise à déjouer de possibles projets d'attentats "en lien avec l'élection présidentielle" du 26 mars. Il annonce ainsi la mort de trois membres du groupe extrémiste et l'arrestation de 14 autres dans plusieurs gouvernorats.
Fin novembre, le président Abdel Fattah al-Sissi avait donné trois mois à son chef d'état-major et son ministre de l'Intérieur pour rétablir la sécurité et la stabilité dans le Sinaï.
Une injonction lancée quelques jours après une attaque contre une mosquée dans le Nord-Sinaï qui avait fait plus de 300 morts, l'attentat le plus meurtrier de l'histoire récente de l'Egypte. Elle n'avait toutefois pas été revendiquée.
M. Sissi, élu président en 2014 et dont la réélection ne fait pas de doute en mars, a affirmé dans un message publié sur Facebook "suivre avec fierté l'héroïsme" des forces de sécurité, en référence à cette offensive.
Depuis la destitution en 2013 par l'armée du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, les forces égyptiennes affrontent dans le Sinaï des groupes extrémistes, dont l'EI. Des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans ces affrontements.
En 2011, l'armée avait lancé une première offensive dans le Nord-Sinaï, qu'elle avait considérablement amplifiée à l'été 2012 après un attentat ayant tué 16 soldats.
Avec AFP