Les bureaux de vote ont fermé mercredi à 22 heures locales (20 heures GMT) après une courte prolongation d'une heure. Et aucun chiffre officiel sur la participation n'avait été publié à la clôture du scrutin.
Les résultats officiels seront proclamés le 2 avril. Mais des estimations partielles devraient être publiées jeudi par la presse locale.
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Les trois jours de scrutin se sont déroulés sans incident notable, sous la protection ostensible des forces de sécurité après un attentat samedi à Alexandrie (nord) dans lequel deux policiers ont été tués.
Malgré une certaine affluence lundi à l'ouverture du scrutin, la fréquentation des bureaux de vote était en baisse mardi et mercredi, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le tout sous les encouragements pressants des autorités à aller voter.
A la télévision publique et dans la rue, des chansons patriotiques ont été diffusées pour inciter les Egyptiens à faire leur devoir de citoyens.
Repas gratuits
Des électeurs ont même eu droit à des repas et collations gratuits devant certains bureaux de vote, a constaté l'AFP sans pouvoir identifier précisément l'origine de ces généreuses donations.
Devant plusieurs bureaux de vote, des tentes dressées par des commerçants locaux ou des organisations caritatives accueillaient les passants au son de musiques populaires ou patriotiques.
Et mercredi, lors d'une conférence de presse, le porte-parole de l'Autorité nationale des élections Mahmoud el-Chérif a parlé d'une "une affluence massive devant les bureaux de vote", assurant qu'il n'y avait pas eu de violations de la loi électorale. Il a souligné la mobilisation au Caire, à Guizeh, à Alexandrie et dans le Sinaï, sans toutefois donner de chiffres précis.
Elu en 2014 avec 96,9% des voix, M. Sissi, 63 ans, avait pour seul adversaire Moussa Mostafa Moussa, 65 ans, le chef du minuscule parti libéral Al Ghad, méconnu du grand public et partisan affiché du régime.
D'autres candidats potentiels, parfois plus crédibles que M. Moussa, avaient été soit emprisonnés pour violation de la loi, soit s'étaient dits découragés en raison de pressions des autorités.
Dans ce contexte, le pouvoir redoute surtout un taux d'abstention élevé, susceptible de décrédibiliser l'élection.
Les abstentionnistes seront ainsi sanctionnés, a annoncé mercredi l'Autorité nationale des élections. "Ce n'est pas quelque chose de nouveau", a insisté M. Chérif, évoquant une loi punissant d'une amende de 500 livres maximum (22 euros) "tout ceux qui, sans excuse, ne votent pas".
La veille, le Premier ministre Chérif Ismaïl a exhorté les électeurs à voter. "C'est un droit constitutionnel et un devoir pour la nation de tous les citoyens".
Les médias favorables au régime relatent, comme les autorités, la bonne organisation des élections, l'absence de problème sécuritaire ou encore la couverture sans difficultés majeures pour les médias étrangers.
A la présidentielle de 2014, le taux de participation avait atteint 37% après deux jours de scrutin, puis 47,5% après une prolongation d'une journée.
Seules quelques personnalités de l'opposition ont appelé avant les élections au boycott du scrutin qu'ils ont qualifié de "mascarade".
Ils ont vite été rappelés à l'ordre par le président lui-même qui, sans les nommer, a prévenu, dans un discours fin janvier, qu'il ne tolérerait pas qu'on joue avec "la sécurité" de l'Egypte.
Au cours de la campagne, l'aspect politique a été éludé par les deux candidats, qui n'ont pas débattu sur le fond autour de leurs projets respectifs.
Aucune critique
M. Mostafa Moussa, qui nie être un candidat fantoche venu légitimer l'élection, n'adresse aucune critique à son adversaire et rappelle même ses nombreuses réalisations durant son premier mandat.
Dans une télévisée la semaine dernière, M. Sissi avait affirmé ne pas être responsable de l'absence de concurrents sérieux. "J'aurais aimé que soient présents un, deux, trois ou 10 des meilleurs" candidats.
Populaire en raison du retour d'une certaine stabilité en Egypte, après les années de troubles ayant suivi le soulèvement populaire de 2011, l'ex-maréchal est arrivé au pouvoir un an après avoir destitué l'islamiste Mohamed Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement mais vite devenu impopulaire.
M. Sissi est régulièrement critiqué par les dissidents, les organisations nationales et internationales de défense des droits de l'Homme qui dénoncent des graves violations des libertés individuelles et la répression implacable de toute opposition.
Avec AFP