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La participation seul enjeu pour Sissi à la présidentielle égyptienne


Un Egyptien dépose son bulletin de vote dans un bureau au troisième jour de l'élection présidentielle, Gizeh, 28 mars 2018.
Un Egyptien dépose son bulletin de vote dans un bureau au troisième jour de l'élection présidentielle, Gizeh, 28 mars 2018.

Le taux de participation à la présidentielle égyptienne, encore inconnu à l'approche de la fin du scrutin mercredi, est le seul véritable enjeu pour le président Abdel Fattah al-Sissi assuré de l'emporter faute d'adversaires crédibles.

Malgré une certaine affluence lundi à l'ouverture du scrutin, la fréquentation des bureaux de vote était en baisse mardi et mercredi, malgré les vifs encouragements des autorités à aller voter, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A la télévision publique et dans la rue, des chansons patriotiques ont été diffusées pour inciter les Egyptiens à faire leur devoir de citoyens.

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Des électeurs ont même eu droit à des repas et collations gratuites devant certains bureaux de vote, a constaté l'AFP sans pouvoir identifier précisément l'origine de ces généreuses donations.

'Affluence massive'

Des tentes dressées par des commerçants locaux ou des organisations caritatives accueillaient les passants au son de musiques populaires ou patriotiques.

Aucun chiffre officiel de participation n'a été publié depuis le début du vote, mais mercredi, lors d'une conférence de presse, le porte-parole de l'Autorité nationale des élections Mahmoud el-Chérif a parlé d'une "une affluence massive devant les bureaux de vote".

Elu en 2014 avec 96,9% des voix, M. Sissi, 63 ans, a pour seul adversaire Moussa Mostafa Moussa, 65 ans, le chef du minuscule parti libéral Al Ghad, méconnu du grand public et partisan affiché du régime.

D'autres candidats potentiels, parfois plus crédibles que M. Moussa Mostafa, ont été soit emprisonnés pour violation de la loi, soit se sont dits découragés en raison de pressions des autorités.

Dans ce contexte, le pouvoir redoute surtout un taux d'abstention élevé, susceptible de décrédibiliser l'élection.

Les abstentionnistes seront ainsi sanctionnés, a annoncé mercredi l'Autorité nationale des élections. "Ce n'est pas quelque chose de nouveau", a insisté M. Chérif, évoquant une loi punissant d'une amende de 500 livres maximum (22 euros) "tous ceux qui, sans excuse, ne votent pas".

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La veille, le Premier ministre Chérif Ismaïl a exhorté les électeurs à voter. "C'est un droit constitutionnel et un devoir pour la nation de tous les citoyens".

Les médias favorables au régime relatent, comme les autorités, la bonne organisation des élections, l'absence de problème sécuritaire ou encore la couverture sans difficultés majeures pour les médias étrangers.

A la présidentielle de 2014, le taux de participation avait atteint 37% après deux jours de scrutin, puis 47,5% après une prolongation d'une journée.

Mardi, M. Chérif a nié les "rumeurs" selon lesquelles le scrutin a été prolongé jusqu'à jeudi. "Nous n'avons ni annoncé, ni pris cette décision jusqu'à maintenant". Il a fait état d'une mobilisation importante dans les grandes villes, mais sans donner de chiffres exacts.

Seules quelques personnalités de l'opposition ont appelé avant les élections au boycott du scrutin qu'ils ont qualifié de "mascarade".

Ils ont vite été rappelés à l'ordre par le président lui-même qui, sans les nommer, a prévenu, dans un discours fin janvier, qu'il ne tolérerait pas qu'on joue avec "la sécurité" de l'Egypte.

Au cours de la campagne, l'aspect politique a été éludé par les deux candidats, qui n'ont pas débattu sur le fond autour de leurs projets respectifs.

Aucune critique

M. Mostafa Moussa, qui nie être un candidat fantoche venu légitimer l'élection, n'adresse aucune critique à son adversaire et rappelle même ses nombreuses réalisations durant son premier mandat.

Dans l'unique interview télévisée de sa campagne, M. Sissi avait affirmé ne pas être responsable de l'absence de concurrents sérieux. "J'aurais aimé que soient présents un, deux, trois ou 10 des meilleurs" candidats.

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Populaire en raison du retour d'une certaine stabilité en Egypte, après les années de troubles ayant suivi le soulèvement populaire de 2011, l'ancien maréchal est arrivé au pouvoir un an après avoir destitué l'islamiste Mohamed Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement mais vite devenu impopulaire.

M. Sissi est régulièrement critiqué par les dissidents, les organisations nationales et internationales de défense des droits de l'Homme qui dénoncent des graves violations des libertés individuelles et la répression implacable de toute opposition.

Les résultats officiels seront proclamés le 2 avril.

Avec AFP

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