Le président John Mahama, candidat pour le Congrès National Démocratique (NDC), brigue un second mandat face au leader de l'opposition, Nana Akufo-Addo, du Nouveau Parti Patriotique (NPP), qui se lance pour la troisième fois dans la course présidentielle.
Les candidats
Sept candidats sont en lice, mais la course devrait surtout se jouer entre le président sortant et son rival historique.
Ancien vice-président, John Mahama, 58 ans, est arrivé à la tête du pays en 2012 après la mort soudaine de John Atta Mills. Elu quelques mois plus tard, il est réputé proche du peuple, et peut revendiquer l'impulsion de nombreux projets d'infrastructures importants dans le pays.
Son mandat a toutefois été entaché par un ralentissement de la croissance et par des scandales de corruption, notamment le renvoi de 20 juges, impliqués dans une affaire de pots-de-vin.
Lors du dernier scrutin de 2012, qui opposait les mêmes candidats principaux, Mahama a remporté l'élection avec 50,7% des voix, contre 47,7% pour son rival, qui a ensuite contesté en vain les résultats en justice.
L'opposant Akufo-Addo, 72 ans, est avocat des Droits de l'Homme et a servi comme ministre de la Justice de 2001 à 2003. Il n'a pas la carrure du président Mahama, mais rassemble les électeurs déçus par son dernier mandat.
Son programme, porté par le slogan "un quartier, une usine", est relativement libéral, et entend redresser la courbe du chômage et développer le secteur privé en diminuant les charges patronales.
Les attentes des électeurs
La chute des cours des matières premières pèse sur les revenus de l'Etat, mais le gouvernement a continué à dépenser de larges sommes dans les salaires des fonctionnaires, les subventions publiques, et le remboursement de sa dette auprès des bailleurs internationaux, selon le cabinet d'études Africa Practice.
Les "dumsors" (coupures d'électrité) à répétition et une inflation à deux chiffres ont toutefois rendu la vie quotidienne difficile pour une grande majorité des Ghanéens.
Des scandales de corruption au sein de la justice et du gouvernement ont entaché la crédibilité du chef d'Etat. "Il y a la perception d'une corruption généralisée dans l'administration de Mahama", constate Kwesi Koomson, analyste pour le Ghana, pour Africa Practice. "Il y a une envie de changement."
Un scrutin serré
Dans l'histoire du pays, où les scrutins sont réputés être particulièrement serrés, la victoire de Mahama n'est pas à exclure.
Quelque soit le vainqueur, la campagne aura été extrêmement clivante, et le NPP très virulent dans ses accusations, brandissant nombre d'affaires de corruption non-vérifiées, rappelle Paul Nugent, professeur d'histoire africaine à l'Université d'Edinburgh.
Le risque de violences dans certaines zones du pays est à prévoir. "Il y a beaucoup de nervosité autour de cette élection. Le meilleur scenario serait d'avoir une large victoire de l'un ou l'autre candidat", souligne le Pr. Nugent.
Le Ghana, exemple démocratique en Afrique?
Malgré les tensions nées au cours de l'année, le pays est toujours stable et les institutions démocratiques sont respectées. Même si les résultats devaient être contestés, un embrasement des violences dans tout le pays est peu probable.
Les prévisions de croissance pour l'année 2017 sont bonnes (+6,7%, selon la banque d'investissement Renaissance Capital), portées par un secteur pétrolier jeune.
"Ce n'est peut-être pas aussi brillant que ça l'a été dans les décennies précédentes, et le pays a perdu un peu de son aura, mais le Ghana est toujours bien plus performant que bien d'autres pays en Afrique sub-saharienne", selon Daniel Richards, analyste pour BMI Research. "Cela reste un pays tout à fait crédible pour les affaires."
Avec AFP