Ce dimanche, ce n'était pas la grande affluence dans les bureaux de vote sur toute l'étendue du territoire. Dans les villes du Nord ayant enregistré de violentes manifestations, le vote a démarré en retard ou n'a pas eu lieu, selon la plateforme de la société civile.
À Cotonou, les citoyens se sont déplacés au compte-gouttes pour accomplir leur devoir civique. Quelques-uns donnent ici leurs impressions.
" Je suis fier d’accomplir ce devoir citoyen pour le développement de mon pays . Tout le monde devrait se comporter ainsi. Peu importe votre candidat, vos ressentiments, le jeu démocratique nous donne la possibilité de nous exprimer dans les urnes dans la paix et la tolérance", confie Sylvain Gozo, un artisan qui est venu voter avant de se rendre à l’église.
Candidat à sa propre succession, Patrice Talon, accompagné de son épouse, Claudine Talon, est également sorti voter. Le chef de l'État a profité de la présence des médias pour se prononcer sur les violences ayant émaillé le processus électoral.
Il a regretté les dégâts enregistrés tant sur le plan matériel qu’en vies humaines et souhaité que les personnes qui appellent à la violence se ravisent et pensent au développement national.
A la question de savoir s'il organisera des assises nationales s'il était réélu président, Patrice Talon n’en voit pas l’importance.
"Je ne vois pas pourquoi il faut des assises", tranche-t-il. "Il n'est pas souhaité qu’on fasse juste des assises pour que tout le monde parle de la même voix. Pour notre propre performance, il faut d’ailleurs qu’il y ait des critiques. Parfois elles sont violentes et c’est dommage. Il faut souhaiter que les frustrations ne donnent pas toujours lieu à de la violence”, a-t-il précisé.
Près de 5 millions d'électeurs étaient attendus aux urnes pour départager les trois duos en lice. Pour Irénée Agossa, colistier d'un des candidats, le Bénin a le devoir de maintenir intacte son image de modèle démocratique.
“Les populations n’ont qu’à sortir massivement pour exprimer ce qu’elles ont en elles. Ce n’est que de cette façon qu’elles peuvent se permettre de sauver la démocratie”.
Ce scrutin enregistrera certainement le taux le plus faible à en croire la plateforme de la société civile qui a déployé environ 1.470 observateurs. Les résultats sont attendus dès le 13 avril et seront livrés par la commission électorale nationale autonome. Patrice Talon espère gagner au premier tour.