Alors que la journée du vote a été marquée par d'importants retards dans les bureaux de vote et d'accusations de fraude de la part de l'opposition, la police a mené un raid contre le Holiday Inn du centre de Harare, arrêtant 39 personnes, saisissant ordinateurs et téléphones portables.
"Ces personnes coordonnaient la publication présumée des résultats des élections par certaines organisations civiques", a accusé Paul Nyathi, porte-parole de la police, à la télévision publique.
Les personnes arrêtées appartiennent à deux importantes organisations pro-démocratie, le Zimbabwe Election Support Network (ZESN) et l'Election Resource Centre (ERC), qui mènent notamment des décomptes parallèles de vote.
"Il ne peut y avoir de signe plus clair de la profonde panique du parti au pouvoir", a déclaré à l'AFP Charles Kwaramba, porte-parole de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), principal parti d'opposition.
Ce raid policier est, selon lui, "une extension extrême" du comportement du gouvernement dans les jours qui ont précédé l'élection, lorsque médias, militants et observateurs se sont vus refuser d'entrer dans le pays ou expulsés.
Il vise à "empêcher les observateurs de surveiller et de diffuser la vérité sur cette élection", a-t-il ajouté. Le scrutin se joue entre le CCC de Nelson Chamisa, 45 ans, et le président sortant Emmerson Mnangagwa, 80 ans, dont le parti Zanu-PF est au pouvoir depuis l'indépendance en 1980.
Pour Nick Cheeseman, expert en démocratie à l'université de Birmingham, ces arrestations visent "à empêcher le dépouillement parallèle des votes" et la diffusion des "preuves les plus claires à ce jour que la Zanu-PF pense avoir perdu et panique".
Après des retards importants constatés le jour du vote mercredi, en raison de matériel de vote manquant, le Zimbabwe a continué à voter jeudi dans certains bureaux, notamment dans la capitale.
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