Le 4 octobre 2017, une patrouille conjointe de onze soldats des forces spéciales américaines et 30 soldats nigériens avait été attaquée par des combattants affiliés à l'Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) équipés d'armes automatiques, de grenades et de mitrailleuses à proximité du village de Tongo Tongo, à une centaine de kilomètres de Niamey, près de la frontière avec le Mali.
Un responsable du département d'Etat américain a annoncé vendredi à l'AFP "deux récompenses" en ce "jour anniversaire de l'embuscade", les premières dans cette enquête.
"La première peut aller jusqu'à cinq millions de dollars pour toute information permettant l'identification ou la localisation d'Adnan Abou Walid Sahraoui", le chef de l'EIGS, "une organisation terroriste qui a revendiqué l'embuscade", a-t-il déclaré.
Ce chef jihadiste "a un très, très long passé d'appartenance à des organisations terroristes, dont Al-Qaïda", et a été inscrit l'an dernier sur la liste noire américaine, a-t-il ajouté.
La seconde récompense, d'un même montant, vise à permettre "l'arrestation ou la condamnation dans n'importe quel pays de toute personne qui a commis, ourdi ou favorisé l'embuscade".
Les Etats-Unis, où ce guet-apens a suscité un vif débat sur la justification de la présence de 800 soldats américains dans cette région du monde, ont d'abord donné la priorité aux enquêtes internes sur cette opération ratée. L'armée américaine a ainsi sanctionné l'an dernier six militaires après avoir conclu à une série d'erreurs dans la préparation de cette mission.
"A ce stade, je ne pense pas que nous ayons arrêté qui que ce soit en lien avec le guet-apens", mais avec les récompenses, "nous espérons obtenir des indices ou informations qui permettent au gouvernement américain ou nigérien d'enquêter et de trouver les auteurs de cette attaque", a expliqué le responsable du département d'Etat.
Un autre responsable américain a assuré que la coopération avec Niamey était globalement "excellente", sans entrer dans le détail de cette enquête.
Le programme de récompenses de la diplomatie américaine a permis, depuis sa création en 1984, de distribuer plus de 150 millions de dollars à plus de 100 personnes "qui ont fourni des informations exploitables aidant à traduire en justice des terroristes ou à empêcher des actes terroristes".