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Emmy Awards: enfin le sacre pour Netflix avec la série "The Crown"?


Billy Porter reçoit le prix de l'acteur principal dans une série dramatique pour "Pose", lors de la 71e cérémonie des Emmy Awards le 22 septembre 2019, à Los Angeles Aux Etats-Unis.
Billy Porter reçoit le prix de l'acteur principal dans une série dramatique pour "Pose", lors de la 71e cérémonie des Emmy Awards le 22 septembre 2019, à Los Angeles Aux Etats-Unis.

Netflix a enfin de sérieuses chances cette année d'être couronné dans la catégorie phare des Emmy Awards, équivalent des Oscars de la télévision américaine, si son joyau "The Crown" ne succombe pas dimanche soir aux assauts des Stormtroopers de "The Mandalorian", série Disney située dans l'univers de Star Wars. Billy Porter avec la série Pose est un autre outsider sérieux.

Bien que Netflix ait révolutionné la télévision avec sa plateforme lancée en 2007, il n'a en effet jusqu'à présent jamais remporté l'Emmy de la meilleure série dramatique. Pas même le trophée de la meilleure comédie ou de la meilleure série limitée.

"+The Crown+ semble enfin sur le point de connaître son grand moment", déclare à l'AFP Clayton Davis, spécialiste des prix et récompenses pour le magazine Variety, une référence en matière de divertissement.

"Ça va être la première grande victoire pour les séries Netflix", prédit-il.

Outre "The Crown", qui retrace de façon romancée l'histoire de la famille royale britannique et dont la quatrième saison dépeint le mariage houleux de Diana et Charles, Netflix peut aussi compter dimanche sur "Le Jeu de la dame" qui a fait exploser les inscriptions dans les clubs d'échecs.

Ce succès planétaire avec Anya Taylor-Joy en prodige des échecs tourmentée est donné favori dans la catégorie des séries limitées (qui ne sont pas destinées à durer plus d'une saison).

Le géant de la vidéo à la demande aligne aussi pour les Emmy Awards "La Chronique des Bridgerton", une série en costumes d'époque, ainsi qu'un documentaire naturaliste avec l'inusable David Attenborough.

"Nous sommes enfin en train d'assister à la percée de Netflix. Ils se sont toujours bien débrouillés pour les nominations, mais jamais dans le palmarès final", relève Pete Hammond, éditorialiste pour le site spécialisé Deadline. "C'est un tournant décisif pour eux", juge-t-il.

Un trouble-fête potentiel est toutefois invité à la cérémonie des Emmy Awards: Disney+, plateforme de streaming lancée voici deux ans par le numéro un mondial du divertissement, avec dans son catalogue les personnages à succès de l'univers de Star Wars et des super-héros Marvel.

Coqueluche du public américain à son arrivée sur les écrans, le "bébé Yoda" a permis à la série "The Mandalorian" de faire jeu égal avec "The Crown" en tête des nominations (24 chacun).

- "Fun et chic" -

L'autre outsider sur lequel certains experts misent pour la meilleure série dramatique est "Pose", avec Billy Porter, qui explore la culture des bals gays dans le New York des années 1980 et dans laquelle la star Elton John a fait une apparition surprise.

Disney+ a un atout de poids dans la catégorie des séries limitées avec le très inventif "WandaVision", qui a emballé la critique.

Sur son chemin se trouveront "Mare of Easttown" - un autre succès critique avec Kate Winslet dans le rôle d'une policière désabusée - et la production britannique "I May Destroy You", qui raconte les suites d'un viol.

Côté comédies, c'est "Ted Lasso" (Apple TV+) qui part en tête, avec également une nomination pour son acteur principal Jason Sudeikis, en entraîneur de football américain totalement perdu lorsqu'il passe aux commandes d'une équipe de football anglaise.

L'an dernier, faute de vaccin disponible, la soirée des Emmy Awards avait été 100% virtuelle - et relativement décevante - avec des stars recevant leur trophée à domicile.

Cette 73e édition marque un début de retour à la normale, avec quelque 500 invités triés sur le volet admis à l'air libre à côté d'un auditorium de Los Angeles, avec certificat de vaccination de rigueur.

"Rendre malade un tel aréopage de célébrités ne figure pas au programme", a plaisanté Ian Stewart, producteur de la soirée, promettant malgré tout au magazine Variety "une fête fun et chic".

La pandémie et les restrictions imposées par les Etats-Unis aux voyageurs en provenance de certains pays compliquent toutefois l'organisation et certaines vedettes étrangères, comme l'équipe de "The Crown", devraient suivre la cérémonie via un faisceau satellite depuis Londres.

Même si de nombreuses stars sont attendues en personne dimanche, d'autres comme Jennifer Aniston, en lice pour les retrouvailles des anciens de "Friends", ont décidé de garder leurs distances pour raisons sanitaires, tandis que la capacité réduite signifie que certains autres candidats n'ont même pas reçu de carton d'invitation.

"Ça aura l'air un peu différent. Je croise les doigts pour que ce soit le dernier show +hybride+ auquel on assiste", dit Clayton Davis.

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