La lutte contre les minerais issus des zones de conflit s’invite aux emplettes de fin d’année ici aux Etats-Unis. Un rapport américain épingle diverses multinationales qui ont du mal à se conformer aux efforts visant à bannir l’importation de tels minerais. L’idée est d’aider le consommateur à faire un choix avisé.
Le rapport de l’initiative « Enough Project » basée ici aux Etats-Unis classe les principales compagnies productrices d’ordinateurs et de téléphones portables, ainsi que d’autres biens électroniques par leur utilisation de l’étain, du tantale, du tungstène et de l’or dans la fabrication de ces appareils. Selon les groupes de défense des droits de l’homme, l’exploitation de ces minerais alimente les conflits dans l’Est de la RDC.
Le nouveau classement est basé sur des critères compliqués prenant notamment en compte le fait que les compagnies tentent d’identifier les fournisseurs, l’origine des minerais et développent un processus de certification d’origine. Le rapport tente aussi de déterminer si ces entreprises travaillent avec les ONG et déploient des efforts pour se conformer à la loi américaine contre les minerais issus des zones de conflit.
Ce rapport souligne qu'aucune des compagnies analysées n’a atteint le seuil de 35% d’efforts selon les critères de l’initiative « Enough Project. » La compagnie Hewlett-Packard se classe juste au-dessus des 30%. Intel et Motorola se situent entre 20 et 25%, Toshiba et SanDisk en dessous des 5%. Nintendo, Canon, Sharp et Panasonic ne sont pas classées.
« Beaucoup de ces compagnies n’ont tout simplement pas de politique en ce qui concerne les minerais et sont absentes du processus actuel. Nous tentons d’en contacter certaines, mais sans succès », a expliqué l’analyste Aaron Hall.
Ce n’est pas une coïncidence si le nouveau rapport est publié durant la période des fêtes de fin d’année ici aux Etats-Unis, lorsque les gens cherchent à acheter des cadeaux pour leurs proches, a souligné l’expert.
« Ce rapport est orienté autant par la demande populaire d’une sorte de guide ou d’instrument pour une consommation responsable, que par l’idée d’attirer l’attention des compagnies concernées et de les encourager à poursuivre le processus de certification ; ainsi donc, nous voulions satisfaire la demande des consommateurs et donner aux gens un outil qu’ils peuvent utiliser au moment de prendre des décisions », a expliqué l’analyste Aaron Hall.